[ Déliquescence ]
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L'idole... [Adonis ♥]

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Message  Invité Mar 18 Aoû - 10:59

    Ce matin là, Sasha n’eut pas trop de mal à se réveiller. Elle n’était pas rentrée chez elle trop tard, ne trouvant personne d’intéressant dans les environs. Ainsi, après avoir bu un café au lait – ou plutôt devrions-nous dire un lait au café, au vu de la quantité moindre de caféine -, la demoiselle pleine d’énergie s’ennuyait à mourir. Tout en se lavant, elle se demanda ce qu’elle pourrait bien faire. L’idée lui vint alors que ses yeux tombèrent sur une sacoche à bandoulière noire, qui lui servait à accomplir la plupart de ses larcins. Un vol ou deux, pourquoi pas… Après tout, elle ne pouvait pas s’ennuyer avec ça. Il lui suffirait juste de faire attention et de rester prudente. Oui, mais voilà, c’était le matin, elle savait que la plupart des fêtards devraient être chez eux, même si elle se rendait compte que midi était passé de plus d’une demi-heure… Il fallait donc qu’elle trouve une autre solution. La jeune rebelle, alors qu’elle coiffait tranquillement ses longs cheveux sombres, trouva enfin une idée tellement évidente qu’elle eut envie de s’insulter pour ne pas l’avoir trouvée plus tôt. La Galerie Marchande. Il y aurait tellement de monde qu’elle pourrait abandonner son sac sans problèmes en cas de pépins, et, au moins, elle ne serait pas seule et pourrait peut-être tomber sur une personne à qui parler… Bien. Sasha posa donc un léger trait de crayon sur ses yeux et un peu de mascara au bout de ses cils avant de se décider pour de bon. La Galerie Marchande, c’était décidément une excellente idée. Elle laissa donc ses cheveux libres au vent, pris une paire de cache-oreilles gris qu’elle avait volés quelques semaines plus tôt et, par-dessus son pull fin et moulant noir, enfila une belle, quoi que légèrement rapiécée, veste matelassée écarlate. Après avoir enfilé ses bottes noires, elle sortit avec un sourire sur les lèvres. Au final, il était presque deux heures de l’après midi quand elle atteignit la Galerie.

    Il y avait du monde, comme d’habitude. La demoiselle regardait à droite, à gauche, et regrettait quelque peu de ne pas avoir pris de gants : ses doigts étaient gelés. Heureusement, dans la foule, ce problème s’arrangerait quelque peu… Du moins, elle l’espérait. La masochiste discuta après avec les vendeurs, plaisantant et riant avec eux. Qui aurait pu croire qu’elle déroberait ensuite dans la même boutique une petite statuette d’or, ayant bien observé la neutralisation du système antivol ? Fière de son larcin, la gamine sortit avec un grand sourire. Oui, ce serait une bonne journée, elle le sentait. Elle ne se doutait juste pas à quel point. La statuette un peu lourde dans sa sacoche, elle se dit qu’il n’était peut-être pas prudent de tenter un nouveau vol. Certes, elle avait ses armes à disposition s’il y avait le moindre pépin, mais elle ne voulait surtout pas être catégorisée comme une voleuse… Donc, elle décida de s’arrêter là, faisant un signe de la main en souriant au vendeur qui la regardait partir. Bientôt, elle s’enfonça dans la foule et s’éloigna suffisamment, en marchant on ne peut plus normalement pour ne pas attirer de doutes. Décidément, voleuse à la tire, c’était non seulement très simple mais aussi très amusant pour elle. Savourant le bruit et le mouvement de la foule autour d’elle, elle parvint même à prendre un peu d’argent qui dépassait d’une poche arrière… Quelle imprudence. Encore l’une de ses personnes qui avaient pensé qu’elle l’aurait sentit, si jamais quelqu’un avait le malheur de tenter de la voler… Cette personne ne pouvait de toute façon pas être pauvre, sinon, elle n’aurait pas emmené d’argent ici et ne serait pas habillée de manière aussi chic. Elle réitéra son exploit une fois encore, mais eut un faux mouvement pour la troisième personne qu’elle tenta de voler de cette manière et qui se retourna vivement vers l’adolescente. Celle-ci réussit à faire passer sa tentative de cambriolage (grand mot pour un aussi petit geste !) comme une maladresse de sa part, grâce à un charmant sourire et de plates excuses. Après cet incident, elle se dit qu’il ne serait pas très prudent de continuer. Flânant au cœur de la foule, elle cherchait une nouvelle occupation quand elle l’aperçut.

    C’était comme un rêve mais en mieux. La foule s’était scindée et, comme par hasard, ce qui renforçait l’envie de croire au destin que possédait Sasha, un homme se trouvait visiblement seul un peu plus loin, comme entouré d’une aura divine qui soufflait aux autres de ne pas s’approcher (cet avis n’engageait bien entendu personne d’autre que Sasha.). Même s’il lui faisait dos, elle ne douta pas un seul instant de son identité. Son sourire habituel s’élargit encore et elle se mit à courir, comme seul les enfants des rues savent courir, laissant des effluves de sa fragrance vanillée derrière elle : discrètement, évitant chaque passant avec une facilité déconcertante, et sans bruits, surtout dans la foule bruyante. Elle ne réfléchit pas en lui sautant sur le dos, accrochant ses bras fins autour du cou de cette personne qu’elle voyait pour la première fois en prenant garde de ne pas l’étrangler. Enfin elle le rencontrait… Elle ne réfléchit pas plus en hurlant le prénom de son héros.


    - Adonis !

    Niveau discrétion, c’était sûr que là, on pouvait mieux faire. Ce n’est qu’ensuite que Sasha se mit à réfléchir. Mince, et s’il était dans une mission ? Et si il parlait avec quelqu’un, en prétendant s’appeler elle ne savait comment ? Elle se mordit la lèvre inférieure et décida d’un plan de secours. Ce plan nécessita qu’elle enfouisse – avec un grand plaisir, ne vous y trompez pas – sa tête au creux de la nuque d’Adonis. Ainsi, elle pouvait retarder l’échéance de le savoir en mission ou pas, tout comme elle pourrait faire fonctionner son plan sans problèmes… Même sous la peur de faire foirer les projets d’Adonis, elle ne pouvait toutefois s’empêcher d’être plus heureuse que jamais. Enfin ! Enfin elle voyait le Caméléon !



Dernière édition par Sasha Waterfool le Mar 18 Aoû - 15:37, édité 1 fois

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Message  Adonis Winchester Mar 18 Aoû - 15:37

    Adonis n’était pas à proprement parlé en mission, mais nul doute que cette chère Sasha, que le Caméléon ne connaissait pas encore à cet instant, tombait mal. Car en effet, il parlait à quelqu’un, et avait endossé un des nombreux rôles qui lui venaient aussi facilement à l’esprit que le fait de respirer pour cela. En clair, en plus de l’importuner, le fait de prononcer son véritable prénom était loin d’arranger ses petites affaires. Mais reprenons du début.

    Comme de si nombreuses fois, le jeune homme aux cheveux de jais était sorti. Il était resté toute la matinée au Bunker, dans son pieu, à se remettre d’une soirée arrosée de la veille. Quelques cachets de Vicodine -ô trésor !- lui avaient cependant suffisamment redonné la forme pour qu’il finisse par se lever, avec seulement un très léger mal de crâne à son actif. Cela passerait, il le savait. En tous les cas, Adonis Winchester n’était pas du genre à aimer rester enfermé. Se tourner les pouces toute une journée au Bunker serait pour lui un véritable supplice, sans parler de son stock léger de Vicodine qui se ferait alors rapidement la malle. C’était fou à quel point les petits cachets blancs partaient plus vite lorsque le borgne complètement accro n’avait rien à faire pour s’occuper un tant soit peu. Et puis, vu qu’il ne pouvait pas se procurer les petites boîtes en plastique quand il le voulait, mais qu’il devait à chaque fois attendre les idiotes de dates fixées par Yunes, mieux valait faire attention. Malgré tout, le jeune homme était loin de se montrer raisonnable avec les fameuses pilules, comme toujours. Mais cela, ce n’était pas très étonnant.

    Adonis était donc sorti, après avoir rapidement avalé un encas qui remplacerait à la fois un petit-déjeuner et un déjeuner ratés, agrémenté évidemment d’un cachet pour la route. Alors que ses pas le menaient à la sortie du Bunker rebelle, le Caméléon réfléchissait. Où pouvait-il bien se rendre aujourd’hui, que pouvait-il bien faire ? Il n’eut pas à s’interroger longtemps avant qu’une solution ne lui vienne rapidement à l’esprit, comme souvent. Après tout, pour changer autant de fois et si aisément de rôles, de peaux, comme il le faisait si bien, il fallait être plutôt vif d’esprit, bien entendu. Mais bref. Adonis se souvenait d’un homme qu’il avait abordé la veille, dans la journée, un Courtisan un peu naïf qui présentait l’intérêt certain d’avoir des contacts dans le groupe fermé des despotes et un frère aîné plutôt proche d’une Autocrate. C’était ainsi que l’on se faufilait dans les mailles du filet, que l’on gravissait doucement les marches d’un château dont la porte était censée nous être interdite, que l’on s’approchait toujours un peu plus de la source qu’on souhaitait atteindre et empoisonner. C’était ainsi qu’Adonis accomplissait son travail, c’était ainsi qu’il s’infiltrait dans les sociétés ennemies en endossant à chaque fois ou presque un rôle différent, pas trop longtemps pour qu’on puisse avoir des soupçons, qu’on se souvienne de lui, pour récolter des informations à la barbe de tous ces dangereux abrutis. C’était ainsi qu’Adonis trouvait son contentement, en trompant son monde, en mentant sans vergogne, usant d’hypocrisie comme jamais on pouvait le faire dans une seule vie. C’était ainsi qu’il était le Caméléon. Il eut tôt fait de se rappeler du nom qu’il avait utilisé pour cet homme-là, dans la masse compacte de tous les pseudonymes qu’il avait bien pu improviser pour ses différents abordages. Glen Tropowski, voilà, c‘était çà. Il se souvenait aussi que cet homme lui avait expliqué qu’il traînait souvent dans la Galerie marchande de la ville, car c’était là qu’il travaillait en supervisant quelques boutiques. C’était fou tout de même. De voir tout ce qu’on pouvait vous raconter une fois que vous avez donné un nom, un groupe et que vous souriez gentiment, l’air trop timide et inexpérimenté pour être regardé d’un air soupçonneux. Mais çà ne pouvait qu’arranger les affaires du jeune rebelle, évidemment.

    Ce dernier se rendit donc à la fameuse Galerie marchande, de son éternel pas nonchalant mais néanmoins assuré. Il y avait foule, pour un simple début d’après-midi. Adonis évolua dans la dite foule comme un poisson dans l’eau, sa minceur gracile aidant pour se faufiler entre les gens sans les bousculer. Et appelez cela de la chance ou non, son œil valide finit par repérer l’homme qu’il cherchait, debout près d’une vitrine, occupé à pianoter sur le clavier du téléphone portable qu’il tenait. Parfait. Le jeune rebelle qui allait sur le coup se faire passer pour un courtisan naïf et ambitieux du nom de Glen Tropowski s’approcha donc de lui, pour lui tapoter l’épaule et le saluer d’un « Oh, Mr. Stakov, c’est vous ? » où le ton étonné et ravi ne pourrait être qu’apprécié. C’était si facile. Bien vite, les deux hommes entamèrent une discussion polie des plus anodines, mais Adonis était bien placé pour savoir que c’était un début nécessaire pour arriver enfin à quelque chose d’intéressant. Avec un peu de chance, le courtisan le présenterait à quelqu’un de bien plus intéressant au niveau du grade que lui, et encore une fois, Adonis mentirait et jouerait la comédie, comme toujours, pour récolter des informations qui valaient vraiment le coup. C’était tout un art.

    Ce fut à cet instant que soudainement, on sauta sur son dos. Si le cœur du jeune homme fit un bond dans sa gage thoracique -il ne s’y attendait évidemment pas-, le frisson d’horreur qui le traversa lorsqu’il entendit son prénom, son véritable prénom, prononcé d’une voix si haute, fut bien plus fort. Et merde. Qui pouvait bien le connaître et risquer ainsi de le compromettre aussi stupidement ? Tout en se le demandant, Adonis tourna légèrement la tête, juste pour voir une masse de cheveux sombres et longs. C’était une fille, c’était certain, il l’avait compris à l’intonation purement féminine de sa voix, mais il ne savait pas s’il la connaissait. Il en doutait. En tous les cas, pour le moment, il fallait tout expliquer à sa nouvelle proie qui les regardait d’un air surpris et perplexe, pour la garder dans ses filets. Le Caméléon fit mine de pousser un profond soupir plein de lassitude, tout en tapotant d’un air blasé un des bras fins qui entourait son cou.

    - Ma chère cousine, je t‘ai déjà dit cent fois que ce n‘était pas Adonis, mais Glen, lâcha-t-il à son attention.

    Puis ensuite, il rapporta son attention sur son vis-à-vis, s’excusant d’un regard et se pencha légèrement vers lui. Se confier à quelqu’un, ne pas hésiter à lui expliquer les choses, montrer qu’on avait de l’estime pour lui malgré le fait qu’ils ne se connaissaient pas encore vraiment, effaçait toujours le moindres soupçons qui pouvaient alors se former. Dans la plupart des cas, du moins. Le ton de conspirateur et la voix basse qu’employa alors Adonis, bien qu’il se douta que la fille qui lui avait sauté dessus puisse entendre, favorisaient cela et ne pouvaient que lui être bénéfiques, tout comme l‘histoire qu‘il improvisa alors.

    - C‘est qu‘elle me prend pour son frère décédé, voyez-vous, depuis qu‘on a retrouvé ce dernier mort d‘une overdose dans la rue. Personne ne sait vraiment pourquoi, mais à mon avis, le fait que je sois borgne et lui aussi, çà doit jouer.

    Ensuite, il n’eut plus qu’à s’excuser, plusieurs fois, avant de prendre congé. Alors qu’il s’écartait de quelques pas, le courtisan, de son côté, s’en allait également. Il faudrait voir par la suite si cet incident porterait préjudice au Caméléon ou non. Pour le moment, il ne s’en soucia pas. Il attrapa les bras qui se serraient encore à lui pour faire descendre la gaffeuse de son dos, et se retourna ensuite pour lui faire face, les sourcils froncés et l’œil noir. Il la jaugea un instant du regard, mais effectivement, il ne la connaissait pas, elle et sa bouille de gamine, elle et ses longs cheveux, elle et sa fine silhouette. Il fallait donc commencer par arranger cela, avant toutes choses.

    - Tu es qui, toi ?

    Son ton était agressif, tout comme son expression peu avenante. Il fallait le comprendre; rien de plus stressant que de voir quelqu’un que l’on ne connaissait pas vous sauter dessus, crier votre véritable prénom que vous gardez généralement secret en dehors du Bunker et vous compromettre aux yeux d’un type qui pouvait vous permettre de vous infiltrer quelque part. Evidemment.
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Message  Invité Mar 18 Aoû - 16:27

    Les quelques secondes durant lesquelles Sasha attendit dans le silence, tout contre son idole, lui semblèrent durer une éternité. Pas une bonne éternité. Certes, elle se régalait de son odeur merveilleuse et de la douceur de sa peau, mais son cœur battait à tout rompre. Elle priait pour qu'il fut seul, était effrayée à l'idée que ce ne soit pas le cas. Mais sa voix s'éleva, et Sasha comprit. Adonis était déjà avec quelqu'un quand elle lui avait sauté dessus. Mince. Cependant, les paroles qu'il prononça surprirent la demoiselle. Elle ouvrit grand les yeux et ne regretta pas d'avoir caché son visage à tous. Quelle voix magnifique ! Et quelle intelligence ! Inventer un mensonge aussi plausible tout en sortant un peu de l'ordinaire, quelle merveille ! Vous l'aurez compris, si elle avait été au sol, elle se serait presque prosternée devant lui tant elle le trouvait incroyable. Un vrai héros des temps modernes ! Son cœur ne se calma pas, mais ce n'était plus la peur qui la faisait réagir mais bel et bien les sentiments qu'elle éprouvait envers cette petite enflure chérie. Bien sûr, elle savait qu'il était intelligent. Mais à ce point ! Adonis était un Maître, un Roi de l'improvisation. Un frisson parcourut son corps quand il parla à voix basse à l'homme qu'il tentait de tromper. Dieu qu'elle aimerait que ce soit à elle qu'il parle sur ce ton confiant, conspirateur... Pour dire la vérité, bien entendu, et pas un mensonge de son cru. Elle sentit ses joues, déjà rosies par le froid, virer à l'écarlate à cette idée. Non, elle ne devait pas s'emporter, surtout. Soudain, elle n'entendit plus rien, sinon le bruit de la foule, bien entendu.

    La voix tant aimée ne disait plus rien. Si Adonis s'était tu, c'était sans doute qu'elle pourrait lever la tête ? Oui, mais si jamais l'autre homme était encore là, cela pourrait se révéler dangereux... Elle décida de ne prendre aucun risque jusqu'à ce que son héros lui fasse un signe quelconque. Et, même si elle attendait quelque chose d'Adonis, elle ne put s'empêcher d'avoir un léger sursaut quand celui-ci lui attrapa les bras. Le temps de lever la tête et déjà elle était par terre. Elle aurait tant apprécier d'éterniser ce contact, continuant à se délecter de l'odeur délicieuse du Caméléon. Mais voilà que le Caméléon en question se tournait vers elle. C'était bien la première fois qu'elle le voyait de face et, une fois encore, son cœur, qui était non sans mal retourné à une allure normale, s'enflamma aussitôt. Mais quelque chose n'allait pas. Elle le comprit en voyant l'œil noir avec lequel la détaillait Adonis. Mais quel œil magnifique ! Quelle intensité dans le regard ! Un instant, elle savoura son beau visage, ses charmants cheveux sombres. Elle pensait que rien n'aurait pu l'arracher à cette contemplation. Et elle se trompait, bien entendu. La voix de son idole retentit une nouvelle fois à son intention, mais d'un ton tellement plus dur et agressif qu'elle baissa la tête et serra les poings, de dépit et de rage contre elle même.

    Comment avait-elle put faire preuve d'une telle bêtise et d'une telle imprudence ? Quelle idiote elle avait été ! C'était ce qu'elle pensait et, maintenant, elle était persuadée que son héros allait penser la même chose d'elle. Il fallait impérativement qu'elle se rattrape. Pour l'instant, les yeux rivés sur le dallage - jamais elle ne l'avait vu aussi intéressant-, la demoiselle mourrait de honte et tentait de montrer à Adonis qu'elle avait parfaitement conscience d'avoir fait une erreur. Les sourcils légèrement froncés, elle était de toutes évidence contrariée. Mais après tout, l'erreur était humaine, et même quelqu'un d'aussi merveilleux qu'Adonis devait en commettre de temps en temps. Et elle était persuadée qu'il arriverait à se tirer de ce mauvais pas sur lequel elle l'avait entraîné. Elle l'aiderait s'il le fallait. Elle expira à fond, desserra doucement les poigts et, quand elle releva la tête, ce fut pour adresser un sourire aussi doux qu'éclatant à cet homme qu'elle aimait tant. Non, elle ne se démonterait pas ! Ce serait stupide, après tout. Pour sa première rencontre avec Adonis, elle ne voulait pas se montrer comme une fille craintive et stupide qu'elle n'était pas. Non, tant pis, elle allait bien se rattraper de toutes façons...


    - Je suis Sasha Waterfool, mais tu peux m'appeler Sasha sans problèmes ! Si tu savais depuis le temps que je veux te rencontrer, Glen.

    Ouais, bon, c'était pas trop gagné, puisqu'en le tutoyant et en continuant de s'exprimer bruyamment, tout en insistant sur le mot final de sa phrase, elle se montrait bien insolente... Ah, attendez, elle n'a visiblement pas terminé.

    - Je suis vraiment désolée. Mais je suis sûr que tu arrivera à tout arranger, n'est-ce pas ? Après tout, tu es si habile !

    Voilà qu'elle commençait à faire son éloge, de la même voix enthousiaste et dénuée d'une quelconque moquerie ou ironie que le soi-disant Glen aurait pu recherché tant ces propos étaient déplacés. Elle conservait également son sourire éclatant et ses yeux brillaient de mille étoiles tant elle admirait Adonis. En tout cas, cela ferait certainement beaucoup de bien à l'égo notre petit drogué, n'est-ce pas ? Elle parlait de lui comme si elle le connaissait depuis une décennie alors qu'elle ne l'avait jamais rencontré auparavant. Certes, la réputation du Caméléon l'avait précédé. Et, à cette pensée, Sasha se demanda vaguement si il avait entendu parler d'elle. Bien entendu, elle était trop obnubilée par l'adorable homme aux mille visages pour s'en soucier bien longtemps.

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Message  Adonis Winchester Mar 18 Aoû - 18:02

    La fille aux longs cheveux sombres baissa un instant la tête, et Adonis n’aurait su dire si c’était de honte parce qu’elle se rendait compte de sa gaffe, par colère pour ce qu’il disait ou pour autre chose qui lui échappait complètement. A vrai dire, il s’en fichait complètement. Pour le moment, il ne pensait qu’à l’occasion qu’il venait de perdre, là, au milieu de cette galerie marchande bondée, et il s’interrogeait dans un même temps sur l’identité de la fautive. Elle devait être rebelle. Sinon, elle ne le connaîtrait pas. C’était logique, c’était l’explication la plus plausible. Ils s’étaient peut-être même déjà croisés quelque part, mais Adonis n’en avait pas le souvenir. Certainement que sa réputation de Caméléon l’avait précédé, voilà tout. En tous les cas, ses sourcils restèrent obstinément froncés, le regard de son unique œil toujours rivé sur sa nouvelle vis-à-vis. Celle-ci, d’ailleurs, finit par relever sa jolie bouille, avec un grand sourire, et se présenta enfin.

    - Je suis Sasha Waterfool, mais tu peux m'appeler Sasha sans problèmes ! Si tu savais depuis le temps que je veux te rencontrer, Glen.

    Ignorant le «Glen», Adonis se répéta mentalement le nom de la jeune fille. Sasha Waterfool. Ce nom disait vaguement quelque chose au jeune homme, et cela acheva de le convaincre que cette demoiselle faisait partie des Opposants. Waterfool. C’était la première fois qu’il la rencontrait, mais il avait déjà certainement du entendre ce nom dans la bouche d’un quelconque rebelle du Bunker. Après tout, dans une ville moscovite, les noms anglais n’étaient pas forcément très répandus. Tout en continuant de fixer la jeune fille, Adonis se tritura les méninges, cherchant dans les recoins de sa mémoire quelque chose qui puisse le renseigner. Waterfool. Waterfool, ce n’était pas une gamine -enfin, gamine, elle était juste d’une année sa cadette- à tendance kleptomane qui ramenait souvent des objets volés au Bunker ? Mais si, souvent des armes très utiles. Voilà où il avait du entendre son nom. Sur le coup, Adonis se détendit légèrement, la tension de ses épaules se relâcha quelque peu. Il restait néanmoins agacé, et cela se voyait sur son visage, mais il ne fronçait plus les sourcils. Non, ils s’étaient levés un instant, aux dernières paroles de la demoiselle, disparaissant dans sa frange noire. Quoi, elle voulait le rencontrer, lui ? Pourquoi ? Pour contempler sa magnifique personne à l’œuvre ? Oh, il comprenait parfaitement. Ce petit crétin. Bien vite, la dénommée Sasha reprit la parole, pour s’excuser et affirmer qu’elle était sûre qu’il arriverait à tout arranger, parce qu’il était « si habile ». Hin. Evidemment qu’il était habile, il était même diablement et divinement habile, à ses propres yeux. Oui, effectivement, ces derniers mots flattaient bien son ego, au jeune Caméléon. Il se redressa quelque peu, donnant peut-être l’impression de se rengorger, notant au passage que la fille qu’il avait en face de lui était presque aussi grande que lui -grumph. Un sourire à l’arrogance certaine se dessina furtivement sur ses lèvres, alors qu’il ouvrait une nouvelle fois la bouche, pour répondre à sa collègue rebelle.

    - Bien sûr que j‘arriverais à tout arranger, c‘est évident.

    C’était sûr qu’Adonis Winchester ne manquait pas de confiance en soi et ne perdait pas de temps en modestie, vraie ou fausse. Que ce soit un défaut ou une qualité, c’était là, en tous cas. Le jeune homme perdit cependant bien vite son sourire, son agacement due à l’arrivée mouvementée de la jeune voleuse revenant, et haussa une nouvelle fois un sourcil, en voyant cette fois l’expression du visage de cette dernière. Elle avait l’air… admirative ? Oui, c’était le mot. Même si sur le coup, le Caméléon en était quelque peu étonné, il ne trouva néanmoins pas cela bizarre. Il devait bien avoir des fans, non ? Bon d’accord, peut-être pas beaucoup, les gens ne faisaient que l’estimer au Bunker, après tout. Mais passons. Qu’elle soit fan de lui, qu’elle soit en totale admiration, qu’elle fasse çà seulement dans l’unique but d’obtenir quelque chose en échange de quelques flatteries, Adonis n’en avait rien à faire. Pour l’instant du moins. Il soupesa encore une fois la jolie jeune fille du regard, avant qu’un haussement d’épaules ne secoue ses épaules. Il leva une main, pour la passer d’un geste las dans se cheveux déjà suffisamment en bataille, poussa un soupir agacé.

    - Bon écoute, ce n‘est pas comme si je m‘ennuyais ici, mais j‘ai des choses à faire. Si tu n’as plus l’intention de me sauter dessus pour me compromettre, je vais m’en retourner à mes affaires.

    Son ton restait encore un peu sec, au Caméléon, mais c’était bien connu qu’il ne se montrait pas forcément toujours très agréable. Surtout s’il n’avait rien à y gagner en échange, du moins. Il tourna donc les talons, dans l’intention de partir proprement et simplement, se demandant vaguement si cela valait le coup de rattraper le courtisan. Seulement, il n’allait pas partir aussi vite, n’est-ce pas, ma chère Sasha ?



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Message  Invité Mar 18 Aoû - 21:42

    Sasha buvait les paroles d'Adonis comme s'il s'agissait de paroles saintes. C'est simple, tout ce qu'il pouvait raconter ne pouvait qu'être intéressant, au point de vue de la jeune fille, même s'il discutait avec elle de son petit déjeuner. Mais n'aller pas la croire assez stupide pour se contenter d'écouter son idole, non. Elle voulait aussi une conversation avec lui, une vraie. Certes, se montrer aussi admirative n'était pas vraiment une chose qu'elle détestait - avec les gens qu'elle ne tenait pas à tromper, catégorie dans laquelle faisait évidemment partie Adonis, elle était très sincère - mais elle ne voulait absolument passer pour une ravissante idiote devant lui. C'était déjà assez pénible de l'avoir gêner... Mais en même temps, elle avait conscience qu'il était quelqu'un d'occupé et que, pour pouvoir lui parler il lui faudrait certainement le déranger dans une tâche quelconque. Enfin. Elle l'écoutait donc attentivement. Bien sûr qu'il allait tout arranger. Elle aurait pu trouver ça présomptueux et arrogant de sa part, mais la confiance qu'il avait en lui la charma plus encore. Il irait loin, elle le savait. Les gens qui passaient leur temps à douter n'arrivait que rarement à aller loin. Et l'audace de cet enflure l'attirait inexorablement. Elle savait pertinemment qu'il était loin d'être parfait et l'aimait autant pour ses petits défauts que pour les qualités qu'on peut lui trouver malgré tout. Il allait tout arranger tout seul. Tout irait pour le mieux, dans ce cas...

    Et puis d'un seul coup, il annonça qu'il partait, comme ça. Pardon ? C'était hors de question ! Elle avait galérer, depuis deux ans, pour parvenir à lui mettre la main dessus et n'allait sûrement pas le laisser lui échapper aussi facilement ! Qu'il essaye seulement et elle... Elle quoi ? Parce que c'était ce qu'il était en train de faire. Comme ça, il était en train de se casser. Non, elle ne se laisserait pas faire ! Sans réfléchir d'avantage, elle courut derrière lui, les sourcils légèrement froncés. Finalement, elle le dépassa et se planta devant lui, les poings sur les hanches. Non, il ne partirait pas ! Pas avant d'avoir passé quelques instant avec elle, en tout cas. Oui mais voilà, elle était bien maligne mais n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle pourrait bien faire pour le retenir. Elle le fixa donc un instant, trop long à son goût, dans un silence relatif puisqu'ils étaient au beau milieu d'une foule. Les dents serrées, les sourcils toujours froncés, elle était très mignonne aussi, un peu comme si son énervement était feint. Ce n'était pas le cas, bien sûr. Elle était non seulement quelque peu agacé par son idole qui la laissait derrière lui, mais l'adolescente s'énervait aussi toute seule. Qu'est ce qu'elle pouvait se donner l'air idiote comme ça ! Il allait croire qu'elle était une pauvre courge si elle ne parlait pas vite. En désespoir de cause, elle prit la première idée qui lui vint à l'esprit, et qui était si évidente qu'elle regretta ne de pas y avoir pensé plutôt et fit un sourire mystérieux au jeune homme... Le penchant d'Adonis qui le rendait si adorable, comme une faiblesse inavouée.


    - Je peux te procurer de la Vicodine. En plus de celle que Gabriel te donne, bien sûr.

    Bien informée, la demoiselle, n'est-ce pas, Adonis ? Elle était quelque peu dégoûtée de devoir utiliser ceci pour le retenir auprès d'elle mais une fois qu'il la connaîtrait mieux... Peut être qu'il l'apprécierait, qui sait ? En tout cas, elle osait y croire. Elle n'allait pas se démonter parce que monsieur avait décider de trier ses contacts non plus ! Et, s'il pensait qu'elle mentait - ce n'était bien entendu pas le cas : en plus de sa kleptomanie, son masochisme peu voire non avoué lui permettrait certainement d'avoir quelques cachets, si elle avait un peu de chance -, au moins aurait-elle retenu son attention quelques instants.

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Message  Adonis Winchester Mar 18 Aoû - 22:28

    Adonis n’avait effectué que quelques pas lorsqu’il se retrouva contraint de s’arrêter, vu que la dénommée Sasha déboulait une nouvelle fois, pour se planter cette fois face à lui. Avec ses poings sur ses hanches, ses sourcils froncés et son air quelque peu courroucé, elle était plutôt marrante à voir. Un peu comme un enfant à la bouille tellement mignonne que ses adorables tentatives d’intimidation ne pouvaient que faire sourire. Le jeune homme s’arrêta donc, non sans pousser un nouveau soupir, doucement, et posa son œil valide sur elle, un sourcil arqué, en croisant les bras sur sa poitrine. Il attendit. Mais la jeune fille resta là sans rien dire, et plus les secondes de silence passaient, et plus cela devenait plutôt grotesque. Adonis attendait, une expression de plus en plus amusée se peignant sur son fin visage -la situation était plutôt comique, tout de même- et se demandait combien de secondes il laisserait encore passer avant de secouer la tête et de partir dans un éclat de rire. Et bien pas longtemps en fin de compte, car la jeune Waterfool finit par prendre enfin la parole.

    - Je peux te procurer de la Vicodine. En plus de celle que Gabriel te donne, bien sûr.

    Ah. Voilà qui devenait soudainement beaucoup plus intéressant.

    Adonis décroisa les bras très lentement, une lueur intriguée brillant soudainement dans la prunelle de son œil et éclipsant toute trace d’agacement ou d’amusement qui avait pu encore s’y trouver. Voilà qui attirerait sans nul doute toute son attention. Ainsi, elle était au courant pour son addiction ? -addiction que monsieur niait totalement, bien évidemment. Et elle savait que c’était Gabriel, le toubib attitré des rebelles, qui lui en procurait ? Bon, d’un côté, ce dernier point était plutôt facile à deviner. Mais tout de même. Ce n’était pas tous les jours qu’on venait l’aborder en pleine galerie marchande pour lui balancer une telle phrase à la figure, un peu comme on balance une bouée de sauvetage ou qu’on se raccroche à une branche avant de tomber. C’était terriblement… intéressant. De quoi l’intéresser suffisamment pour le faire rester, en tous cas, et lui faire oublier momentanément le courtisan qu’il était censé embobiner comme tellement d’autres. Sa voix n’était qu’un souffle, lorsqu’il entrouvrit les lèvres pour prononcer un seul premier mot.

    - Vraiment ?

    Un souffle vibrant d‘intérêt et de suspicion mêlés, un mot intrigué prononcé doucement, comme si le doux espoir naissant et malsain éclaterait s’il le faisait à haute voix. Il inclina légèrement la tête du côté, en gardant son œil rivé sur le visage de cette jeune fille qui prenait tout doucement un intérêt certain pour lui. Certes, il ne s’intéressait pas à cette dernière pour les raisons qu’elle voudrait bien, mais c’était toujours mieux que rien, non ? En tous les cas, le regard maintenant légèrement levé et dans le vague, Adonis réfléchissait. Les rouages de son esprit indéniablement manipulateur se remirent en marche, alors qu’il commençait à envisager quelques possibilités qui s’ouvraient à lui sous tous les angles. Mais cela ne servait à rien de se presser. S’extirpant de ses réflexions dont lui seul avait le secret, le Caméléon rapporta son attention et son regard intrigué sur sa vis-à-vis, qui semblait attendre. Il fit mine de réfléchir encore un peu, écarta d’un geste mécanique une mèche de se cheveux d’ébène qui lui tombait sur l’œil, une main sur la hanche. Puis enfin, haussant les sourcils d’un air interrogateur, l’air cependant toujours aussi doucement intrigué, le jeune homme ouvrit de nouveau la bouche, pour reprendre la parole et poser une nouvelle question, plus précise et intéressante que la première.

    - Et pourquoi ferais-tu cela pour moi… Sasha ?

    C’était une bonne question, non ?

    Car avant de s’emballer, et pour pouvoir véritablement envisager une quelconque possibilité, il fallait saisir. Comprendre pourquoi cette fille, qu’il ne connaissait pas, ferait cela pour lui. Son admiration que l'on devinait suffirait ? Pourquoi pas, peut-être qu’elle était plus vaste et plus forte que la demoiselle ne laissait paraître. Tout cela ne pouvait être qu’une simple mascarade, aussi. Mais cela, Adonis y croyait moins. Il était un expert dans l’art du mensonge et de la manipulation, après tout; il savait en conséquent plutôt bien se rendre compte lorsque l’on lui mentait ou non. En général du moins. Et cette fille, cette Sasha, semblait sincère. Ce qui ne l’empêchait pas de rester sur ses gardes, tout de même, bien sûr. On ne la lui faisait pas. Néanmoins, il lui montrait ainsi son intérêt, c‘était certain, notamment en l‘appelant par son prénom à la sonorité chatoyante, Sasha. Intéressé, il l‘était maintenant.
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Message  Invité Mer 19 Aoû - 10:28

    Sasha eut énormément de mal à ne pas afficher d'expression triomphante lorsque ce très cher Adonis prononça son premier mot depuis la tirade de la jeune fille. Et qu'est ce qu'il pouvait être mignon ! Oui, la demoiselle trouvait vraiment le penchant pour la Vicodine de son idole adorable. Pas qu'elle tenterait de faire la même chose, non, indépendante, elle était très bien. Et puis, comme ça, ce serait une petite chose rien qu'à Adonis... Sans vraiment être un secret, un petit quelque chose qui le différenciait, un plus. Certes, les addictions ne manquaient pas dans Moscou. Mais il n'y avait que celle de son héros que l'adolescente, pour des raisons évidente, adorait comme ça. Bref. Le " Vraiment " qu'il exprima dans un souffle était fantastique. Un instant, elle imagina qu'il pourrait peut-être -la pauvre folle inconsciente ! - lui dire d'autres mots sur ce même ton, cette même voix tout juste audible... Avant de secouer la tête vivement pour chasser cette idée. Ouh, là, elle s'était perdue, ce n'était pas bon. Après avoir rapidement froncé les sourcils pour elle même, elle adressa un de ses sourires éclatants dont elle avait le secret à Adonis, comme pour lui dire de ne pas faire attention à ce qu'elle venait de faire, que cela n'avait aucune importance. Au fond de son cœur, cela avait énormément d'importance. Ailleurs... Et bien, rien n'existait, rien n'était concret, et elle voulait éviter d'aller trop vite et de perdre toutes ses chances, tout simplement. Oui, elle l'aimait comme une adolescente aime un acteur beau et jeune. A la différence près que son acteur à elle était accessible... Et cela changeait bien des choses, notamment la possibilité que ses sentiments se renforcent avec le temps.

    Mais voilà qu'Adonis... quel crétin ! Il lui demandait pourquoi elle ferait ça pour lui. L'idée qu'il était stupide n'effleura pas longtemps l'esprit de la demoiselle, qui frémit en entendant son prénom dans la bouche du Caméléon. Ah, bonheur ! Il lui parlait , il employait son prénom. Si elle avait été un tant soit peu plus idiote, elle s'en serait évanouie, sous le choc. A la place, elle chercha. Pourquoi elle tenait à faire ça pour lui ? Parce qu'elle l'aimait bien sûr ! Mais elle ne pouvait pas lui balancer ça dans la figure, c'était beaucoup trop direct. Avouerait-elle qu'elle espérait que ce serait lui qui ferait le premier pas, lui qui lui dirait qu'il l'aimait ? Jamais ! Non, vraiment, il fallait être totalement inconscient pour révéler une chose pareille... Elle ne l'était fort heureusement pas totalement. En grande partie, certes, mais elle était suffisamment lucide pour ne pas commettre une erreur aussi grossière. Lui dire qu'elle l'admirait ? Hors de question. Il n'était pas stupide, de toutes façons, il le voyait bien assez puisqu'elle ne le lâchait pas des yeux, n'est-ce pas ? La demoiselle finit part trouver une réponse à sa convenance. Elle se rapprocha de quelques pas d'Adonis tout en redressant son sac sur son épaule. Elle n'était plus très loin de lui, désormais, plus loin du tout même. Elle lui fit un petit sourire avant de poser sa main sur son épaule. Il lui aurait été facile de lui donner un baiser, à cet instant, mais, si l'idée chatouilla ses pensées, elle les chassa rapidement. Et puis, enfin, elle parla, un petit sourire mutin sur le visage, sur le ton de la confidence.


    - Parce que.

    Ce parce que était bien entendu à compléter avec toute sortes de choses, comme : je t'aime, j'ai envie de te faire plaisir, ça me ferait plaisir... etc. Mais non. Elle agrandit encore son sourire, si c'était possible, et recula pour parler de voix un peu plus forte. Elle ne voulait pas tout lui révéler sur elle... Pas tout de suite, en tous cas. Avec un peu de chance, elle lui paraîtrait ainsi un peu moins débile... Il faut dire que, si elle était d'un naturel intelligent, elle n'avait jusqu'à présent pas vraiment brillé et s'était faite passée pour une vraie cruche malgré elle. A son avis, en tout cas.


    - Je te le dirais peut-être plus tard... Ou un autre jour.

    Cela impliquait des espoirs de la demoiselle : qu'il reste un peu avec elle aujourd'hui et qu'il se revoient dans l'avenir. Mais comment feraient-ils pour ne pas se revoir si l'autre drogué voulait récupérer ses précieux cachets ? Seulement, la demoiselle voulait que le jeune homme ne vienne pas la voir uniquement pour la Vicodine. Elle avait de grands espoirs, certes, mais elle voulait aussi qu'il vienne la voir pour elle. Si il ne le faisait pas et la considérait uniquement comme un moyen de se procurer des cachets ? Et bien, de dépit, il était fort probable que les cachets qu'elle aurait réussi à piquer se retrouveraient dans le centre de Soins... Aux mains prudentes de Gabriel, qui fixait des dates précises pour les médicaments chéris d'Adonis et ne lui en donnait pas quand ce dernier le souhaitait. Oui, si il la décevait, il va sans dire qu'elle serait capable de faire cela. Elle voulait juste un peu de considération de son idole... Ce n'était pas trop demander, n'est-ce pas ?

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Message  Adonis Winchester Mer 19 Aoû - 15:55

    Pas trop demander ? Ah, mais quand il s’agissait de ce cher Winchester, qui ne vivait que pour tromper son monde et ingurgiter des cachets de vicodine, peut-être l’était-ce un peu, effectivement. Mais il était un comédien inné terriblement doué, ne l’oublions pas, et soyons prêts à parier que cela sera très utile pour la suite. Pour le moment, en tous cas, Adonis restait dans ce que l’on pourrait appeler communément une phase d’observation. S’il accordait tout de suite sa confiance à cette intrigante jeune fille, il ne serait pas crédible. On verrait tout de suite qu’il ne faisait cela que pour la Vicodine, et il était bien assez lucide et intelligent pour savoir que cela ne fonctionnerait pas. Car si pour une certaine catégorie de personnes, se savoir manipulés ne les dérangeait sans aucune mesure du moment qu’ils avaient ce qu’ils voulaient à côté d’eux, pour d’autres, les sentiments et la sincérité prenaient bien plus d’importance. Et à cet instant, face à cette rebelle admirative, Adonis serait prêt à parier que cette dernière aurait plus tendance à faire parti de la seconde catégorie, bien qu’il n’avait pas la présomption d’affirmer qu’il l’avait complètement cernée. Non, les facettes de la personnalité de chaque individu en ce monde étaient bien trop nombreuses et polyvalentes pour être comprises au bout d’une poignée de minutes seulement. Il le savait très bien. Le jeune homme se contenta donc de continuer à observer sa vis-à-vis, l’air toujours intrigué et non feint peint sur son visage, attendant une réponse quelconque de la part de l’autre opposante. Réponse qui ne tarda pas, d’ailleurs. Sasha s’avança, pour lui poser une main sur l’épaule et sourire doucement.

    - Parce que.

    Parce que ? Adonis haussa un sourcil, un léger sourire au coin des lèvres. Voilà une réponse intéressante, n’est-ce pas ? Concise et pleine de mystère. Parfait. La jeune fille aux longs cheveux sombres s’écarta, un sourire encore plus grand fendant son visage lumineux, et reprit la parole, pour compléter les deux mots précédents.

    - Je te le dirais peut-être plus tard... Ou un autre jour.

    Le sourire en coin du Caméléon ne le quitta pas. Il n’était pas dupe. Voilà qui était un moyen comme un autre, certes subtil et plutôt bien trouvé, pour faire en sorte qu’ils restent ensemble encore un peu aujourd’hui , tous les deux, ou même qu’ils se revoient un autre jour. En gros, qu’ils apprennent à se connaître et pourquoi pas, il n’en doutait pas, à s’apprécier mutuellement. C’était certainement cela que voulait cette intrigante jeune fille énergique, admirative comme elle semblait l’être. Elle voulait certainement aussi lui faire plaisir, d’où la proposition de la vicodine, peut-être même lui plaire tout court. Pourquoi pas, voilà qui s’annonçait plutôt intéressant. Et si cela pouvait lui permettre d’obtenir encore plus de petits cachets blancs que ce cher Yunes lui donnait déjà… Nul doute que cela ne pourrait être qu’avantageux pour sa petite personne. Adonis brûlait quelque peu d’envie de demander à son interlocutrice comment elle comptait s’y prendre, pour obtenir ce qu’elle lui avait si gentiment proposé -histoire de voir si cela était sérieux et serait potentiellement possible ou non-, mais il se retint. La question ne s’échappa pas de ses lèvres, il décida de la garder pour plus tard. Pour le moment, il se contenta de cligner des paupières, avec un bref hochement de tête. L’air agacé qui l’avait habité quelques instants plus tôt n’était plus, désormais. On ne voyait plus que sur son visage et dans son œil une lueur intriguée, un certain intérêt éveillé. Il prit la parole à son tour, de sa voix devenue tranquille.

    - Soit. Tu me vois flatté de l‘intérêt que tu me portes, Sasha.

    Certes. A ces mots, il lui adressa un petit sourire, puis leva la tête pour jeter un coup d’œil à la foule qui allait et venait derrière eux. Il rapporta son attention sur la jeune Waterfool, désignant d’un geste vague du pouce l’espace de la galerie marchande, où tant de monde se pressait, pour se rendre d’une boutique de luxe à une autre.

    - On marche un peu ?

    Il lui aurait bien proposé d’aller boire un café, mais vu les prix auxquels on avait droit dans un lieu pareil, mieux valait encore attendre de se trouver devant le bien-aimé distributeur du Bunker. Beaucoup plus rentable. Mais passons. La foule était certes compacte, mais quand l’on évitait de se déplacer en plein milieu, que l’on se contentait de marcher le long des vitrines en contournant les quelques clients qui pourraient se trouver devant, la marche pouvait être agréable. Il fallait dire qu’avec ses dalles de marbre rose et ses arcades, la Galerie était belle à voir. Tout en se mettant en route, d’un pas certes nonchalant mais néanmoins nullement pressé, aux côtés de sa nouvelle connaissance qui pourrait s’avérer très utile, les mains enfoncées dans les poches d’un de ses éternels sweat-shirt à capuche, Adonis se tourna vers cette dernière, un instant, tout en continuant d’observer sa route du coin de l’œil, histoire d’éviter de foncer dans quelqu’un.

    - Dis-moi… C‘est bien toi qui ramène des objets volés au bunker ? Je pense avoir déjà entendu ton nom.

    L’interroger sur elle, avant toutes choses, avant de revenir sur le sujet ô combien chéri de la vicodine. Recevoir confirmation de ce qu’il savait déjà vaguement. Donner ainsi l’air de s’intéresser à sa personne, ne serait-ce qu’un tant soit peu, pour apprendre à la connaître. Démarrage tout ce qu’il pouvait y avoir de plus normal ou anodin, mais chez le Caméléon, tout ce qu’il faisait ou presque n’était pas forcément des plus innocents. Ce qui n’était pas forcément étonnant, vous me direz, vu qu’il passait la plupart de son temps à mentir, à jouer la comédie et à tromper. C’était son travail, après tout. Mais aussi une manière d’être. C‘était sûr.
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Message  Invité Mer 19 Aoû - 22:29

    La demoiselle savait parfaitement que son héros était loin d’être un sain. Elle se doutait bien qu’elle avait réussi à l’intéresser uniquement par rapport à sa précieuse Vicodine. Mais elle était néanmoins confiante – peut-être même un peu trop confiante. En effet, Sasha se persuadait qu’elle parviendrait, peut-être avec quelques difficultés, à se montrer intéressante devant son idole… Suffisamment intéressante, en tout cas, pour capter son attention et, peut-être, l’attirer pour autre chose que le nombre de cachets qu’elle pourrait lui procurer. L’espoir fait vivre, comme on le dit si bien. Pour l’instant, elle était satisfaite : au moins Adonis lui portait un peu d’intérêt et n’était plus en colère contre elle. Du moins, s’il l’était encore, il ne le laissait pas paraître. C’était en progrès en soit, et elle en était tellement contente que son sourire déjà colossal s’élargit un peu plus. C’était à se demander comment elle faisait pour ne pas avoir mal aux zygomatiques, à force de sourire à longueur de journée. La force de l’habitude, peut-être… Ou alors, elle souffrait et s’en délectait. C’était une possibilité à envisager, mais elle ne le dirait à personne. De toute façon, on ne lui avait encore jamais demandé si elle souffrait à force de sourire tout le temps, le problème était donc réglé. Et puis, parvenez-vous à imaginer son visage juvénile trop longtemps triste ou énervé ? Non, bien sûr que non. A la manière d’un rayon de soleil, le visage de Sasha semblait être fait pour qu’elle sourie. Vous allez dire que je m’égare et m’éloigne du sujet, mais non : en fait, si j’en suis venue au fait que l’adolescente était un rayon de soleil, c’était pour appuyer le fait qu’elle ne voulait briller aux yeux d’une seule personne : Adonis. Enfin. Elle le regardait comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde ( ce qu’il n’était pas loin d’être à ses yeux), observant la moindre de ses mimiques pour tenter de deviner ce qu’il pouvait bien penser d’elle… Ce qu’il pensait réellement, bien entendu, et pas ce qu’il voulait bien lui montrer. Car elle savait qu’il était un grand manipulateur, et, même si elle espérait sans cesse le contraire, ne serait pas surprise qu’il tente de la manipuler, elle, une rebelle, comme lui, rien que pour servir ses petits intérêt. C’était peut-être même cela qu’elle aimait le plus chez lui.

    Bref. Elle fut satisfaite qu’il ne pose pas de question, qu’il ne s’agace pas des mystères qu’elle lui faisait. Il saurait quand le temps serait venu, autrement dit quand, sous un coup d’inspiration particulier et totalement hasardeux, la jeune femme lâcherait la bombe. Pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Parallèlement, elle fut un peu déçue de l’entendre juste flatté de l’intérêt qu’elle lui portait. Certes, elle en était assez contente, dans un sens, mais elle aurait préféré qu’il lui dise qu’il était ravi de la rencontrer… Mais Sasha se reprit bien vite. Cette phrase aurait certainement été hypocrite, puisqu’elle avait mis en péril l’une des couvertures de son Apollon. Finalement, elle préférait largement la situation actuelle. Au moins, elle avait réussi à réparer quelque peu son erreur, ou plutôt à la faire sortir de l’esprit d’Adonis. Pour elle, elle devait cette rencontre tout comme l’intérêt qu’elle avait suscité chez l’homme aux mille visages à sa bonne étoile, qu’elle ne remercierait jamais assez – en secret, sinon on la prendrait vraiment pour une folle – de toute la chance qu’elle lui avait apportée. Deux fois, sa vie avait été sauvée. Elle avait été élevée par un homme formidable, et aujourd’hui, sa chance atteignait son apogée : elle rencontrait celui dont elle rêvait toujours. Elle était quelque peu perdue dans ces pensées, ce remerciement silencieux à l’étoile qui accompagnait sa vie, quand sa star elle-même intervint pour la tirer de sa rêverie. Il lui proposait ainsi de marcher un peu avec lui… Une fois qu’il se mit à avancer, elle ne put retenir un signe de victoire, en serrant son poing au niveau de son menton et l’abaissant brusquement. Une fois que cela fut fait, lui attirant des regards curieux et intrigués de certains passant, Sasha marcha tranquillement et comme si de rien n’était à côté de son idole. Elle espérait juste qu’il ne l’ait pas aperçut témoigner sa joie de cette manière un peu ridicule.

    Il faut dire que Sasha était contente de marcher un peu. Elle n’aimait à vrai dire pas vraiment l’immobilité, qu’elle trouvait rasoir à souhait, et préférait de loin bouger et s’agiter. Par ailleurs, si Adonis ne l’avait pas fait, la demoiselle lui aurait peut-être elle-même proposé de marcher un peu à ses côtés. Une fois qu’elle se serait totalement remise du choc – car oui, même si elle n’en avait absolument pas l’air et qu’elle l’exprimait de façon plutôt anormale, la miss était choquée- de cette rencontre impromptue, bien entendu. Elle aurait presque pu se contenter de marcher en silence tant elle était contente d’être avec Adonis. Son bonheur se lisait sur son visage, surtout après qu’elle ait chassé une mèche de cheveux rebelle : elle affichait un grand sourire, tout en regardant les vitrines qui l’intéressaient, et qui se trouvaient comme par hasard toutes du côté ou se trouvait son héros. Le hasard fait drôlement bien les choses, n’est-ce pas ? Elle aurait pu foncer dans quelqu’un ou dans un poteau qu’elle l’aurait à peine remarqué. Heureusement, sa bonne étoile jouait encore son rôle et lui évitait cette humiliation devant celui qu’elle admirait tant. D’ailleurs, ce type lui posa une question. Sasha se sentit pousser des ailes. Ainsi, Adonis savait qui elle était ? Elle ne rêvait pas ? Discrètement, de la main qui se trouvait à l’opposé de son héros – en gros, celle qui n’était pas tentée de saisir le bras de ce type si fascinant-, elle enfonça son ongle dans sa peau. La petite douleur qui en résultat lui révéla qu’en effet, elle ne rêvait pas. C’était trop beau, décidément. Elle n’oublia pas de répondre à Adonis, sourire banane encore et toujours affiché sur ses lèvres pleines.


    - Disons plutôt que j’oublie un peu de demander la permission avant d’emprunter quelque chose… Et qu’il n’est pas dans mes habitudes de rendre ce que j’emprunte de cette manière.

    Automatiquement, elle posa sa main sur la sacoche qu’elle trainait avec elle, et qui contenait son dernier larcin, soit une statuette et un peu d’argent. Elle ne l’avait même pas fait exprès, mais elle laissait croire à Adonis qu’elle n’était pas restée sagement immobile au cœur de la Galerie avant de tomber sur lui… Quasiment au sens propre du terme, si je puis me permettre.

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Message  Adonis Winchester Jeu 20 Aoû - 12:06

    Mais Adonis s’était déjà mis en route lorsque cette adorable Sasha manifesta sa joie d’un geste, derrière son dos, aussi ne le remarqua-t-il pas. Si cela aurait été le cas, peut-être aurait-il haussé un sourcil, l’air à la fois étonné et amusé, ou peut-être même se serait-il aller à un éclat de rire. Allez savoir. En tous les cas, il ne fit pas attention, et bien vite, les deux jeunes gens se retrouvèrent à marcher au travers de la fameuse Galerie marchande aux boutiques de luxe, côte à côte. Ils se mêlaient parfaitement à la foule, comme tellement d’autres. Après tout, un opposant au régime despotique n’était pas forcément reconnaissable au premier coup d’œil, sinon ce serait beaucoup trop simple. Après que ce cher Adonis ait posé sa question, ce fut au tour de Sasha de prendre la parole, pour répondre. Comme une conversation tout ce qu’il pouvait y avoir de plus normale.

    - Disons plutôt que j’oublie un peu de demander la permission avant d’emprunter quelque chose… Et qu’il n’est pas dans mes habitudes de rendre ce que j’emprunte de cette manière.

    Elle lui en dirait tant.

    Du coin de l’œil, Adonis la vit passer sa main machinalement sur la sacoche qu’elle tenait, alors qu’elle venait de prononcer ces derniers mots. Était-elle venue dans cette fameuse galerie pour emprunter quelques objets, comme elle le disait si bien elle-même ? C’était fort probable. Après tout, même si elle semblait vouer une admiration certaine pour le Caméléon, celui-ci doutait que la jeune fille soit venue jusqu’ici dans le seul but de lui sauter dessus, dans le sens propre du terme. Non, lui-même n’avait dit à personne où il allait, vu qu’il l’avait décidé seulement une fois que ses pas l’avaient mené hors du Bunker. Alors Sasha avait du tomber sur lui complètement par hasard, aussi paraissait-il évident qu’elle devait bien s’occuper avant cela. C’était sûr, même. En tous les cas, Adonis ne s’était pas trompé. C’était bien cette Waterfool qu’il avait maintenant à côté de lui, celle qui ramenait de temps à autres des objets fort utiles au Bunker rebelle. Au moins cela le renseignait-il sur l’identité de sa nouvelle connaissance, et le confortait dans l’idée qu’elle était bel et bien rebelle, ce qu’il avait de toutes façons déjà deviné. De plus, si elle avait effectivement un talent certain pour dérober des objets au nez des gens, peut-être y avait-il vraiment des chances qu’elle puisse lui ramener des cachets de vicodine. Voilà qui était parfait. Avec un nouveau sourire en coin étirant ses lèvres, le borgne s’empara de la parole à son tour, pour faire un commentaire d’une voix à l’inflexion quelque peu amusée.

    - Je vois. Pratique.

    Adonis s’écarta d’un pas pour éviter de rentrer dans un homme de grande taille à lunettes, qui observait avec intérêt des montres en or et des goussets d’argent dans une vitrine, en compagnie d’un autre homme, plus jeune, qui était peut-être son fils. Tout en marchant, le Caméléon arborait un air songeur, la main dans sa poche se refermant mécaniquement sur l’éternelle petite boîte en plastique étiquetée Vicodin HP, pour la faire tourner doucement et presque tendrement entre ses doigts. Il garda un instant le silence, réfléchissant. Autour d’eux, sous les arcades immaculées, le brouhaha de la foule résonnait toujours avec la même intensité. Tournant une nouvelle fois légèrement la tête vers son interlocutrice et collègue rebelle, Adonis reprit la parole pour lui poser une question d’un ton tranquille, presque détaché, l’expression songeuse flottant toujours sur son visage.

    - Et c‘est comme çà que tu comptes me procurer de la Vicodine, comme tu dis ? Si tu étais sérieuse, du moins.

    Cette dernière phrase avait été agrémentée d’un léger haussement d’épaules, comme si le jeune homme n’osait pas trop se prononcer de peur d’être déçu. Ce qui était un peu le cas d’ailleurs, et c’était justement ce qu’il voulait laisser transparaître. Car comment décevoir sciemment une idole que l’on admirait comme jamais ? C’était une bonne question; et ce n’était certainement pas Adonis qui allait avoir la réponse, vu que lui n’admirait personne. Il avait bien assez à faire avec lui-même pour éprouver une admiration sans borne à quelqu’un, ou du moins était-ce ainsi qu’il fonctionnait. Mais bref. Posant son œil valide sur le visage de Sasha, qui se trouvait à une hauteur à peine plus basse que la sienne, Adonis haussa un sourcil, légèrement, signe de curiosité modérée, attendant que la jeune fille réponde. Car c’était une question qui était plutôt importante à ses yeux, bien sûr, voyez-vous.
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Message  Invité Jeu 27 Aoû - 9:37

    Décevoir Adonis ? Ce serait le pire cauchemar de Sasha. Décevoir son héros ? Mais autant se pendre tout de suite ! Vous l'aurez compris, elle ne voulait surtout pas voir la déception se peindre dans les yeux de son chéri. Et je vais m'arrêter là, sinon, cela ferait vraiment beaucoup de "déception" et autre " décevoir". De même, Ash était du genre à respecter sa parole : elle avait été élevée ainsi, et jamais elle n'aurait prétendu pouvoir ramener son addiction à son drogué préféré si elle ne pouvait le faire. Oh, je vous vois venir. Même avec la meilleure éducation du monde, elle aurait pu se rebeller... Seulement, elle respectait bien trop son mentor et ami pour s'écarter des valeurs qu'il lui avait inculquée. Certes, elle faisait des choses pas très jolies, en faisant mine d'offrir son corps "gratuitement"... Et il n'aurait certainement pas approuvé. Mais c'était le meilleur moyen pour elle, à défaut de voler quelque chose dans l'immédiat, d'avoir éventuellement quelques informations et de repérer lieux et système de sécurité pour ses larcins prochains. Et puis, s'il avait été en vie, elle aurait très bien pu l'accuser de faire de même. Certes, elle était beaucoup plus jeune que lui, et alors ? Elle était seule et devait se débrouiller, et elle avait trouvé cette solution idéale. Après tout, c'était pas comme si elle n'appréciait pas les plaisirs de la chair, elle aussi... Mais bref, cette fois, tout cela n'était pas très utile. Décevoir Adonis n'était donc pas dans ses plans et la demoiselle ne voulait qu'une chose : contenter l'homme aux mille visages.

    Aussi, quand il lui demanda si elle comptait voler pour lui, elle fut assez choquée. Si elle était sérieuse ? SI elle était sérieuse ?! Mais bien sûr qu'elle était sérieuse ! Elle ne pouvait que l'être en promettant, chose qu'elle n'avait pas vraiment fait mais, pour elle, c'était du pareil au même, quelque chose à son preux chevalier ! Elle ne put s'empêcher de le regarder, un instant, avec une moue un peu énervée. Mais c'était vrai, il ne la connaissait pas et ignorait qu'elle serait prête à faire des pieds et des mains pour le rendre heureux... Sans oublier son propre bonheur, bien entendu. Ash n'était pas stupide, ou pas totalement : et si elle pouvait se rendre heureuse en même temps qu'Adonis, elle n'hésiterait pas une seule seconde à le faire. Quoi qu'il en soit, elle ne fulmina pas longtemps : un regard sur l'adorable drogué suffit à faire s'envoler le semblant de colère qui avait un instant animé son visage. Il ne la connaissait pas encore. Oh, il faut dire que, s'il prenait le temps de la connaître, il n'y aurait pas que la tendre jeune fille qui risquait d'être énervée, tout du moins, si elle découvrait qu'il jouait avec elle, dans le futur. En effet, Ash, en plus d'être une vraie pipelette, était du genre... Collante. Une vraie sangsue avec les gens qu'elle appréciait, ou au moins avec ceux à qui elle voulait soutirer des informations. Et ce qu'elle pouvait parler ! Pour l'instant, Adonis n'en avait pas été témoin mais cela viendrait certainement avec le temps. Petit sourire doux sur le visage, contemplant le magnifique visage du merveilleux jeune homme, la demoiselle n'hésita donc pas à répondre aimablement à sa fleur adorée.


    - Bien sûr que j'étais sérieuse ! Et c'est, entre autre, comme cela que je compte te procurer de la Vicodine.

    La demoiselle n'avait en effet pas que ce plan en tête. Par exemple... Elle pensait bien que Gabriel avait d'autres cachets que ceux qu'il donnait à l'aimable comédien( oui je sais, mais nous sommes là du point de vue de l'adorable demoiselle). Ash comptait donc, sans le voler en premier lieu, subtiliser quelques cacher au médecin. S'il refusait de lui en donner ? Là, elle se mettrait peut-être à le voler, le pauvre chéri. Déjà, des plans se mettaient en route. Si elle réussissait à coucher avec le courtisan revendeur de drogue... Ce qui ne serait certainement pas bien compliqué, elle avait entendu dire qu'il prenait tout ce qui bougeait, et tant qu'elle n'affichait pas clairement le fait qu'elle était rebelle... Oui, si elle couchait avec lui, elle réussirait certainement à lui piquer quelques cachets... Ou alors, elle se ferait passer devant lui comme une courtisane accro... Bref. Des plans divers se faisaient dans son esprit quand elle eut une nouvelle idée, qui n'avait à voir avec la Vicodine rien d'autre que le rebelle qui s'en droguait. L'envie de le toucher, de lui prendre le bras par exemple se faisait de plus en plus intense dans l'esprit de Sasha. Mettant de côté ses plans pour trouver le trésor blanc d'Adonis, elle en chercha de nouveau pour se rapprocher d'Adonis. Certes, elle pouvait très bien le faire comme ça, sans excuses, mais il pouvait trouver cela déplacé...

    Elle trouva la solution alors qu'un groupe de personnes se dirigea vers eux. Si elle ne se décalait pas un tout petit peu, quelques gens risquaient de lui rentrer dedans... Elle se rapprocha délicatement d'Adonis et lui saisit le bras, frôlant tout juste la personne dans laquelle elle serait rentrer normalement, et de sa main libre saisissant l'occasion pour lui prendre un peu d'argent qui ressortait de sa poche arrière, argent qu'elle glissait tranquillement dans la propre poche de sa veste. Ash fit un petit sourire à son héros, ce genre de petit sourire d'excuse totalement adorable. Comment pouvait-il simplement songer à lui résister ? Surtout en entendant les paroles suivantes...


    - Désolée, mais si je n'avait pas fait ça, je risquai de foncer droit dans ce type et d'attirer l'attention sur nous...


    Rusée, elle l'était, à ne pas en douter. Elle priait désormais pour que le jeune homme lui laisse son bras...

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Message  Adonis Winchester Ven 28 Aoû - 14:26

    Un sourire scotché sur le visage, la jeune fille répondit à Adonis qu’elle était évidemment sérieuse. Le Caméléon ne répondit pas à cela, se contenta d’étirer le coin de ses lèvres en un petit sourire satisfait. Bien, si cette jeune voleuse était véritablement sérieuse, voilà qui s’avérerait très intéressant. D’ailleurs, elle ajouta que c’était comme cela, entre autres, qu’elle comptait lui procurer de la vicodine. Ah, « te procurer de la vicodine »… Que ces mots étaient doux à l’oreille, galvanisants à souhaits : ces cachets-là seraient un plus, un extra, un complémentaire bien mérité de ce qu’Adonis recevait habituellement. Car, évidemment, pour le jeune drogué qui niait catégoriquement son addiction pourtant évidente, il n’avait jamais assez de vicodine. Jamais. Il lui en fallait toujours plus, beaucoup plus. Arriver à la fin d’une petite boîte en sachant qu’il n’en avait pas d’autres augmentait considérablement son stress et le côté irritable, agressif et grognon de sa personne. Certes, Gabriel lui en procurait de manière habituelle maintenant, depuis le fameux incident qui lui avait fait perdre son œil, mais Adonis n’en avait jamais assez. Ou disons plutôt qu’il n’était pas contre quelques petites boî-boîtes supplémentaires. Oui, cette idée galvanisait son esprit et son petit corps de drogué, l’emplissait d’une satisfaction et d’une joie maladive. Il ne savait pas comment Sasha comptait vraiment s’y prendre, mais tous les moyens lui paraissaient bons, bien sûr, pour arriver à ce fabuleux objectif. En clair, il n’en avait que faire des plans que pouvaient bien monter la jeune rebelle, du moment que cela fonctionnait. Bien sûr.

    Tout occupé à ses pensées vicodiniennes, Adonis ne faisait plus vraiment attention à ce qui l’entourait. Oh, il n’oubliait pas la présence de Sasha et savait se mouvoir pour faire en sorte de ne rentrer dans personne, parce qu’il en avait l’habitude. Mais ce qui le tira vraiment de ses réflexions, pour un temps du moins, le ramenant à l’instant présent, ce fut lorsque sa compagne lui saisit le bras, doucement, mais d’un geste qui ne pouvait décemment pas passer inaperçu pour la personne concernée, bien entendu. Haussant un sourcil, Adonis releva la tête et comprit le pourquoi du comment de la chose lorsque son œil se posa sur un groupe de personnes, juste à côté d’eux, et qu’ils étaient en train de dépasser. Il esquissa un fin sourire en voyant la main de la jeune fille subtiliser discrètement quelques billets de la poche d’un passant qu’elle frôla, avant de les fourrer dans sa propre poche. Bon et bien, voilà au moins qui prouvait que ses talents de voleuse étaient bel et bien réels. Parfait. Adonis voyait déjà le même genre de scène, mais avec des cachets de vicodine à la place des billets de banque… Ah, si seulement il avait un don pour le vol dans sa panoplie de subterfuges ! Enfin, on ne pouvait pas tout avoir. Lui, il était le Caméléon, l’homme aux milles visages, celui qui savait endosser toutes sortes de rôles et mentir comme personne. C’était déjà pas mal. Mais si seulement il arrivait à crocheter la serrure des casiers métalliques du centre de soin rebelle, et subtiliser ainsi de la vicodine quand il en avait besoin sous le nez de ce cher Gabriel, ce serait encore mieux. Quelle idée vivifiante. Mais peu réalisable. Quel dommage…

    - Désolée, mais si je n'avait pas fait ça, je risquai de foncer droit dans ce type et d'attirer l'attention sur nous...

    Une nouvelle fois, Sasha tira Adonis de ses réflexions et radotages qui n’avaient que pour seul sujet la bien-aimée vicodine. Le jeune homme tourna son fin visage vers elle, alors qu’elle souriait, comme pour s’excuser. Tiens donc… Evidemment qu’il comprenait. Il avait même tout de suite compris en apercevant le type en question, il n’était pas bête. Et puis, la miss lui avait déjà littéralement sauté dessus, quelques instants plus tôt, au début de leur rencontre, ce ne serait donc pas en lui prenant le bras qu’elle allait le choquer ou l’énerver. Tout de même. Mais passons. Adonis prit la parole à son tour, et d’un ton faussement désolé et contrit, répondit à son interlocutrice rebelle.

    - Dommage, moi qui pensais que tu avais fait çà spontanément…

    A ces mots, le borgne lui adressa un sourire qui pourrait aisément se faire passer pour arrogant, étirant ses lèvres dans une sorte de rictus narquois et taquin, mais un sourire qui lui allait bien et qui favorisait l’impression qu’il donnait d’être parfaitement à l’aise. Oui, il s’amusait souvent avec ce genre de petites répliques, le Caméléon, souvent lorsqu’il avait affaire à des collègues rebelles. Car c’étaient avec eux qu’il pouvait être véritablement lui-même, en fin de compte. Ou du moins en grande partie.
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