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Mission compromise [ Drev x3 ]

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Mission compromise [ Drev x3 ] Empty Mission compromise [ Drev x3 ]

Message  Adonis Winchester Lun 20 Juil - 20:18

    Le bruit des pas d’Adonis résonnaient contre les murs froids et obscurs des sous-sols de la City. Il était seul. Il n’avait pas à être là, évidemment, quand on savait qu’il était rebelle et qu’il se trouvait dans la tour des Courtisans, mais après tout, n’était-il pas le Caméléon ? Un masque de tranquille assurance peint sur le visage, le jeune homme avançait sans se presser, bien que ses oreilles soient à l’affût du moindre bruit suspect. Ses pas le menèrent devant la fameuse porte blindée de la Salle de Stockage. Par chance, il n’y avait personne dans les environs. Satisfait, un sourire torve se dessina sur les lèvres d’Adonis, alors qu’il sortait un fin trousseau de clé de la poche de son pantalon sombre, qu‘il avait subtilisé quelques instants plus tôt à un Courtisan pas très futé. Un trafiquant certainement, vu qu’Adonis avait compris qu’ils étaient les seuls à avoir la clé permettant d’ouvrir cette porte blindée. Mais passons. Le jeune homme aux cheveux de jais et à l’oeil en moins jeta une dernière fois un coup d’œil dans le couloir vide des sous-sols, puis introduisit la clé dans la serrure. Il n’eut plus qu’à la tourner, et au déclic, il pu contracter ses muscles pour faire pivoter la lourde porte. Ainsi mit-il les pieds dans cette fameuse salle de stockage, où il était chargé de récupérer quelques bricoles pour le compte du mouvement des rebelles.

    La pièce était une immense cave, où la température était encore plus basse que dans les couloirs, et où l’obscurité régnait en maître. Avec un grognement, Adonis referma la porte blindée derrière lui, et quelques secondes après, alors qu’il se retrouvait plongé dans le noir, la flamme d’un briquet apparut dans ses mains, chassant une partie de la pénombre autour d’elle. Voilà, ainsi, il y voyait mieux. S’avançant dans la pièce, ses pas résonnant une nouvelle fois sur le sol froid, le briquet en mains, Adonis posa son œil doré sur les hautes et imposantes étagères métalliques qui s’étalaient en continu contre les murs. Ce que ces étagères contenaient ? Des substances illicites, des tas et des tas de substances illicites sous toutes ses formes et sous tous les noms possibles que l’on puisse trouver à Moscou. Une vraie mine d’or, en quelques sortes. Néanmoins, Adonis n’était pas venu chercher de la drogue. Sa mission était de récupérer certains dossiers qui étaient sensés traîner par là, des dossiers que le chef voulait obtenir, des dossiers qui n’intéressaient nullement Adonis à vrai dire. Mais bon, le boulot, c’était le boulot. Tendant la flamme du briquet un peu plus loin devant lui, Adonis avisa des casiers, toujours de métal, disposés dans un coin entre les étagères. La paperasse, c’était dans ce genre de meuble qu’on la rangeait, toujours ou presque.

    Adonis s’approcha donc, et de sa main libre, l’autre éclairant les dits casiers de la lueur du briquet allumé, entreprit d’ouvrir les différents tiroirs un à un. Cette tâche l’occupa un petit moment, vu qu’il ne tomba pas sur ce qu’il cherchait du premier coup. Il trouva un peu de tout par contre, des seringues entassées dans un tiroir aux carnets de comptes négligemment posés dans un autre. Puis finalement alors qu’il fermait un tiroirs d’un geste brusque et qu’il en rouvrait un autre, son œil étincela en se posant sur le tas de feuilles imprimées qu’il contenait. Avide de vérifier s’il avait enfin trouvé ce qu’il cherchait, Adonis en attrapa quelques unes et approcha son briquet pour déchiffrer quelques mots et quelques chiffres qui s’étalaient sur la surface blanche du papier. Un fin sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Ces foutues feuilles correspondaient à la description que lui avait fait le boss. Parfait. Adonis sortit donc les papiers qu’il était venu récupérer du tiroir métallique, les pliant avant de les fourrer sans ménagements dans la fine besace noire qu’il avait emporté avec lui. Passant cette dernière sur son épaule et tirant machinalement sur le col de sa chemise, Adonis se redressa, après avoir fermé le fameux tiroir. Bien. Voilà qui était fait.

    N’ayant plus aucune raison valable de rester ici, le Caméléon tourna les talons, pour traverser l’immense cave en sens inverse. Seulement, une chose attira son attention sur une des étagères de la salle, et le fit s’arrêter sur place. Des petites boîtes cylindriques contenant de fines pilules blanches qu’il ne connaissait que trop bien, et dont l’étiquette « Vicodine » lui faisait littéralement de l’oeil. L’addiction connue d’Adonis pour ces médocs à effet dépendant étant loin d’être inconnue, mais cependant toujours aussi fervemment et stupidement niée par l’intéressé, il n’était donc pas très étonnant de voir le jeune homme peser le pour et le contre, dans la salle de stockage à cet instant. A vrai dire, il n’hésita guère longtemps, et il eut tôt fait de s’approcher à grands pas, histoire de rafler quelques boîtes qu’il fourra dans son sac avec les papiers. Après tout, mieux valait avoir des réserves si l’occasion se présentait, vu que cet abruti de Yunes tenait à ce qu’on respecte les doses. Abruti de Yunes qu’Adonis appréciait malgré tout, précisons-le encore, bien que ses refus agaçaient terriblement le borgne. Mais passons. Satisfait, même encore plus que s’il avait simplement trouvé les papiers désirés, Adonis tourna une bonne fois pour toutes les talons, un sourire arrogant flottant sur le visage. Il aimait vraiment son boulot, être le Caméléon, passer sous la barbe de tous et tromper ces abrutis de Courtisans et Autocrates. C’était tellement vivifiant, tellement bon pour l’ego.

    Adonis se trouvait à quelques pas à peine de la porte blindée lorsque des bruits de pas tout proches retentirent à ses oreilles, comme un signal d’alarme. Merde. Quelqu’un arrivait, à tous les coups. Aussitôt, Adonis éteignit son briquet et se colla le dos au mur, juste à côté de la porte. Lorsqu’elle s’ouvrirait, il serait alors dissimulé par le battant, et il pourrait voir l’intrus sans être vu. Un instant du moins. Mais un instant qui pouvait être largement suffisant. Le garçon ne perdit pas de temps d’ailleurs, et sortit son fidèle colt, ou P14-45, de la ceinture de son jeans pour l’amener lentement à la hauteur de ses épaules. Peu importe le courtisan qui allait entrer, Adonis préférait le tuer. Inventer une histoire comme il savait si bien le faire pourrait lui sauver la mise, mais de toutes façons, on finirait tôt ou tard par remarquer les papiers - et la Vicodine aussi- manquants. Alors autant s’assurer de sortir le plus tranquillement possible de ce terrier à Courtisans. La lourde porte blindée s’ouvrit enfin, alors que l’écho des pas s’était estompé. Un rais de lumière fendit l’obscurité jusqu’au bout de la pièce ou presque, alors qu’une ombre s’y dessinait. La personne s’avança, et silencieusement, le rebelle leva le flingue qu’il tenait, visant la tête, son index ne demandant qu’à se presser sur la détente. Mais Adonis Winchester ne tira pas. Une expression de surprise légère se peignit sur ses traits, alors qu’il reconnaissait la silhouette qui s’était avancée, ses longs cheveux d’ébène se balançant au rythme de chacun de ses pas, semblable à un dangereux félin sur le point de sauter à la gorge de sa proie, et qu’un souffle sortait enfin de ses lèvres.

    - Drev ?

    Leur chère Combattante.
    C‘était bien elle.
Adonis Winchester
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Message  Invité Mer 22 Juil - 19:27

    Les indignes rejetons de la haine proliféraient en Katelyn.
    Le monde lui inspirait que le mépris, la vengeance, la doucereuse perspective du massacre.

    Tout était haïssable : les répugnantes existences, les relents acres de l’humanité, les vices rampants dans les ruelles jusqu’au luxe, la mort, inexorable… Kate en venait jusqu’à détesté chaque individu, elle comprise, se montrant pour une fois à peu près équitable. Tous avaient toujours été logés à la même enseigne, que ce soit actuellement ou bien lors de sa longue période où le cynisme et l’indifférence modelaient sa personnalité.
    Tous, sauf elle et Glen, bien entendu.

    D’un mouvement de tête agacé, elle fit valser les souvenirs amers dans un recoin oublié, sa chevelure de jais accompagnement le geste avec grâce.
    La Combattante se nourrissait pour l’instant de son ressentiment pour quelques individus insignifiants. S’il y avait une chose qu’elle ne tolérait pas plus que toute autre, c’était qu’on lui vole sa proie. Une proie certes sans importance, mais qui aurait dû quitter ce monde sous les habiles coups de notre dévouée Combattante, et non par quelques courtisans qui ne supportaient pas que le fouineur ait remarqué quelque trucs. Somme toute, elle avait pris pour cible un stupide scélérat qui, en plus de se créer des ennuis avec la plus dangereuse des rebelles s’amusait à farfouiller là où il ne fallait pas. Résultat des courses : la victime n’avait pas fait face au bond prédateur, et celui-ci comptait bien évacuer sa frustration à sa manière.

    Ah, mais qu’avait donc fait le désiré Fouineur pour ainsi se sentir honoré de l’attention que lui portait notre douce panthère ?
    Rien qui ne puisse l’humilier, en tout cas.
    Comment un misérable insecte pourrait pouvoir prétendre l’atteindre ? Elle tenait juste à accomplir sa part du marché : si les informations étaient fausses, il aurait la gorge coupée. Très basique, n’est-ce pas ? Mais c’était pourtant le genre de termes qui étaient connus de tous, l’universalité de la terreur n’était plus à prouver depuis longtemps. La torture, aussi, se trouvait être un moyen de pression des plus exquis. Lire la souffrance sur un visage déterminé, l’observer attentivement jusqu’à ce qu’elle se mue en horreur et en désespoir provoquait chez Katelyn une joie des plus sauvages.
    Bref.
    Tout cela pour dire qu’elle voulait tuer un individu pour l’avoir dupée. Mais cet individu s’était fait liquidé avant. Résultat, elle devait s’en prendre désormais à ceux qui lui avaient dérobé sa vengeance. Une logique impartiale, cruelle et dépourvue de conscience. Une logique propre à la redoutée combattante.

    Ses pas résonnaient dans les dédales souterrains de la City. Elle ne cherchait en rien à se dissimuler ou à se faire discrète. Elle fonçait droit devant, guidée par son caractère téméraire. Elle se désirait invulnérable, et ferait tout pour le montrer, quelles que soient les situations délicates. Il va sans dire que même à l’article de la mort, elle n’aurait de cesse de gaspiller son énergie en vains persifflages et en gestes provocateurs.
    Elle frissonnait d’ores et déjà d’excitation, seule dans le silence de plomb, loin du tumulte de la surface. Oui, elle frissonnait à l’idée d’entendre les délicieux craquements osseux que beaucoup jugeaient sinistres et la mélopée de la souffrance que quelques vulgaires profanes osaient nommés cris d’agonies.

    Enfin, quelques sont, discrets, lui parvinrent. Qui ne se serait pas entrainé autant qu’elle n’aurait probablement jamais pu les percevoir. Quelqu’un qui connaissait son affaire, de toute évidence. Quelque chose, là dedans, lui était légèrement familier… Mais qu’importe ! Une première proie se présentait à elle, persuadée qu’elle avait une chance. Une proie qui pourrait bientôt se noyer dans son sang, émettant que quelques gargouillements glauques.
    Elle fit craquer les articulations de ses doigts dans l’obscurité, s’avançant sans donner l’impression d’avoir détecter quelque présence. Elle mimait l’inconscience pour pouvoir mieux surprendre ensuite. Elle savait exactement à quel instant fondre sur le côté pour éviter un projectile si on ennemi était armé. Elle connaissait par cœur les parades à effectuer si l’Inconscient tentait de l’avoir par surprise en se dissimulant derrière la porte, derrière la porte, où autre plan classique. En cas de plan plus original, elle improviserait, se basant sur ses capacités exceptionnelles.
    Ce fut alors avec assurance et nonchalance qu’elle poussa les lourdes portes blindées, même si son cœur assoiffé de violence battait la chamade à la maigre expectative que ce soit un adversaire intéressant qui l’attendait. Un combat était tellement plus magnifique lorsque la victime résiste de manière correcte…

    Son pseudonyme soufflé lui glaça le sang.

    Et merde.
    Pourquoi fallait-il toujours qu’elle tombe sur des crétins de Rebelles ? Un jour, elle finirait parano comme une vieille harpie. Bon, elle concédait tout de même le côté Harpie, mais elle ne se savait pas encore aigrie. Encore heureux.
    Elle foudroya le Caméléon du regard, avant de bloquer la porte blindée grande ouverte d’une puissante poussée. Le fracas occasionné par le métal qui heurtait violemment le mur se répercuta le long du couloir, et la jeune femme était prête à parier que les échos s’étaient répercutés bien plus loin dans les dédales.

    Elle se glissa à l’intérieure de la salle de stockage, féline et ondoyante, pour se glisser à quelques pas de son « collègues » et croisa les bras sur sa poitrine. Elle le toisa avec mépris avant de lâcher d’une voix rauque et basse, tel le grondement d’un félin :


    « Je peux savoir ce que tu viens foutre ici, au juste ? »

    Elle posait la question, mais, contrairement à lui, elle n’était pas en mission.

    Elle poursuivit, sans discrétion aucune, à voix haute et tranchante, tout en faisant quelques pas dans la pièce :


    « Tu serais gentil de ne pas me gêner. J’ai du ménage à faire. »

    La discrétion, elle s’en fichait éperdument. Elle espérait même que le bruit des portes blindées qui claquaient avait été suffisant pour ameuter toutes ses proies dans les dix minutes qui suivaient. Après tout, cela ne devait être que du menu fretin, envoyé par leur supérieur trop occupés à gouter aux vices de la nuit moscovite. Par conséquent, il n’y avait rien à craindre. Seulement un beau massacre en perspective.

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Message  Adonis Winchester Ven 24 Juil - 19:34

    Eeffectivement c’était bien elle, Drev. Ou Katelyn Mstislav. La Combattante des rebelles. Que faisait-elle là ? C’était une bonne question. En tous les cas, Adonis baissa son arme fétiche, l’expression de sa surprise perdurant encore un instant sur son visage pâle, alors que la jeune femme se retournait pour le foudroyer du regard. Ce qui était un peu sa manière à elle de dire bonjour, en fait, cela n’étonna donc pas vraiment le Caméléon. Ce qui le fit hausser les sourcils, par contre, ce fut le vacarme qu’elle provoqua en poussant violemment le battant de la porte, lorsque celle-ci s’aplatit avec fracas contre le mur. Et bien, pour passer inaperçu, c’était raté. Adonis était prêt à parier que l’écho du bruit n’avait pas atterri dans l’oreille d’un sourd. Super. Mais bon, chaque chose en son temps. Intéressons d’abord à cette chère Drev, qui se glissa aux côtés de son collègue pour le toiser avec ce mépris qui lui était propre, croisant les bras sur sa poitrine.

    - Je peux savoir ce que tu viens foutre ici, au juste ?

    Un court et léger rire incrédule s’échappa des lèvres du Caméléon.
    Ce serait plutôt à lui de poser cette question, enfin. C’était sa couverture, son boulot, de s’infiltrer de la sorte chez l’ennemi, de les tromper et de jouer de mensonges. Drev, elle, était une véritable machine à tuer. Alors la trouver ainsi en ce jour tranquille, en plein dans les sous-sols de la City Courtisane, était plutôt étonnant en soi. Et pas forcément de bonne augure, d’ailleurs. Haussant alors un sourcil, tenant toujours le colt dans sa main droite, il répondit sur un ton suffisant :

    - Ce que je fous ici ? Et bien je travaille, très chère.

    Ce qui était parfaitement exact, bien qu’il puisse se permettre quelques petits écarts en chemin, notamment en s’appropriant quelques flacons de Vicodine. Mais déjà, cette adorable Combattante aux cheveux d’ébène s’écartait, effectuant quelques pas graciles dans la pièce, alors qu’elle continuait :

    - Tu serais gentil de ne pas me gêner. J’ai du ménage à faire.

    De nouveau, une incrédulité amusée le prit.

    - Non, sans blagues ?

    C’était bien ce qu’il pensait, il ne pourrait plus sortir de cette fameuse City aussi calmement et simplement qu’il avait d’abord prévu, pas si Drev comptait faire des siennes. Elle avait du ménage à faire, vraiment ? Et elle comptait faire quoi ? Mettre la salle de stockage à sac ? A tous les coups, ce serait inévitable. Adonis posa un instant son œil valide sur la porte blindée, et là, il comprit que l’arrivée de quelques courtisans ne gênerait certainement pas la jeune femme. C’était même certainement ce qu’elle cherchait à faire. Provoquer une joyeuse bagarre, un beau massacre ? Et bien évidemment, il fallait qu’elle choisisse le bon jour pour cela. Pile au moment où lui-même se trouvait là. Soit. Si elle comptait tout massacrer, c’était son choix et Adonis doutait franchement de pouvoir l’en empêcher, mais il n’allait pas restait là sans rien tenter non plus. Il était juste venu pour récupérer ces fichus dossiers et sa chère Vicodine, après, il partirait avec un grand sourire hypocrite collé aux lèvres. Voilà tout. Enfin du moins était-ce ainsi qu’il voulait que cela se passe.

    Le jeune homme passa la main dans ses cheveux d’un geste las, alors qu’il poussait un soupir qui se voulait fatigué, l’œil fixé sur sa vis-à-vis. Voilà qui compliquait les choses. Posant sa main libre négligemment sur sa hanche, agitant machinalement le colt dans l’autre main, le garçon effectua quelques pas à son tour, lentement et nonchalamment, alors qu’un sourire arrogant qu’il réservait généralement pour ses compatriotes rebelles se dessinait sur ses lèvres.

    - Bon, écoute ma grande. On va avoir un problème, toi et moi.

    En même temps, Adonis tendait l’oreille, au cas où l’écho de bruits de pas précipités, annonçant l’arrivée maintenant imminente de quelques ennemis alertés par le vacarme, ne se ferait entendre. C’était d’ailleurs la raison pourquoi il gardait encore son flingue en main, et qu’il ne le glissait pas de nouveau à sa ceinture. Il en aurait bientôt besoin, il le sentait bien. Puis, toujours fixant la jeune femme, il ajouta, avec cet insupportable sourire qui n’arrangerait strictement rien :

    - Tu serais gentille de ne pas faire foirer ma mission. Tu pourrais aller te défouler ailleurs ? Cela m‘arrangerait beaucoup, vois-tu.

    Bien entendu, comme si tout cela serait aussi simple.
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Message  Invité Sam 25 Juil - 0:01

    Qu’on lui réponde était déjà insupportable pour la jeune femme. Son regard se durcit d’avantage, l’éclat glacial de ses prunelles épinglant son vis-à-vis comme si elle était prête à l’égorger dans la seconde. Ce qui aurait pu se faire, au son de quelques désagréables termes qu’il aurait tout intérêt à ravaler bien vite.

    « Très chère » ?

    « Ma grande » ?

    A se demander si Adonis tenait un tant soi peu à la vie.
    Vous vous en doutez, Katelyn en avait strictement rien à foutre que notre génie de Caméléon soit en mission. Pas plus que sa capacité à faire tout capoter où autres conneries dans ce genre. S’il n’était pas content, il n’avait qu’à se tirer de là tout seul et affronter les ennemis tout aussi seul. Et qu’il ne compte pas sur la douceâtre Drev pour lui venir en aide… Oh, non, elle se verrait contempler la souffrance de l’opportun avant de faire ce qu’elle appelait si bien « son ménage ».
    Qu’il y voit le côté positif : la mort le débarrasserait de façon aussi certaine que définitive de son addiction.

    Se défouler ailleurs, hein ?
    Un rire grinçant échappa à Drev alors qu’elle se glissait sournoisement jusqu’au célébrissime Caméléon.

    « Tu seras le seul à avoir des problèmes, ici, Adonis. »

    Persifle, persifle, ô cruelle vipère…
    Si seulement elle pouvait s’en tenir à cela… mais non. Ce serait que trop rêver pour tout provocateur de devoir faire des efforts pour atteindre l’égo de nôtre impitoyable panthère. Non, il n’y avait aucun défi dans le fait d’atteindre l’égo de la jeune femme, si ce n’était celui pur et simple de la survie. Car, on ne blessait pas l’orgueil d’un être supérieur sans en payer lourdement les conséquences.
    Ni une, ni deux, la Combattante saisit son allié par le col et le plaqua avec une violence à peine contrôlée contre le mur. Les étagères en vibrèrent et quelques feuilles mal rangées quittèrent leurs emplacements pour se glisser dans un délicat bruissement jusqu’au sol.

    Le visage de Kate se trouvait qu’à quelques centimètres de celui d’Adonis, son souffle glacial se mêlant au sien et son regard d’acier pénétrant sans pudeur l’unique prunelle de son prisonnier. Elle baissa d’un ton, soudain plus menaçante, plus grondante, comme un félin mécontent prêt à bondir sur sa proie.

    « C’est toi, qui va m’écouter, le borgne. Tu vas ouïr dans l’instant mes règles du jeu, quel que soit ta mission ou autre connerie que tu exécute en tant que docile pantin des Rebelles. »

    Elle marqua une courte pause afin d’accentuer sa prise autour du cou dudit pantin et continua sans lui laisser l’occasion d’en placer une :

    « Premièrement, je ne te suis ni chère, je ne suis pas « ta grande » et je suis encore moins « gentille ». Encore une familiarité de ce genre et assure toi que tu seras dépourvu d’œil dans la minute qui suit. »

    Le grondement se mua lentement en un susurrement satisfait, la prise de pouvoir sur sa nouvelle victime se faisant presque jouissive, l’égo de Drev flatté à l’extrême par sa simple démonstration de force, son flot incessant de menaces auxquelles elle accordait mille et une promesses ; mille et une souffrances. L’idée de rendre complètement aveugle un individu déjà estropié l’enchantait au plus haut point. Elle ne faisait que lui rendre service, d’une certaine façon, lui rendant la beauté de la symétrie la plus parfaite, rétablissant l’équilibre du monde intérieur de son cher interlocuteur.
    Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres d’apparences délicates, tandis qu’elle poursuivait :

    « Je fais ce que je veux, je tue ce que je veux, je vois ce que je veux. Soyons bien d’accord. J’ai décidé de nettoyer le coin ce soir, tu n’as pas le choix. Alors, soit tu es bien gentil, tu te la boucles et tu xrestes sagement dans ton coin, soit tu crèves avec tout ces misérables chiens, pauvres serviteurs des Despotes aux pouvoirs grandiloquents. Compris ? »

    Quiconque n’aurait pas saisit de tels propos aurait été d’une stupidité affligeante.
    Néanmoins, Adonis méritait une certaine indulgence de la part de la jeune femme, en tant que membre éminent chez les Rebelles : une chance pour lui que Katelyn tenait à son poste pour le moment.

    Kate espérait entendre des bruits de course précipitée, mais ces débiles de Courtisans semblaient un peu lents à la détente. A la place, seul le bref tintement de flacons qui s’entrechoquaient lui fit signe, trahissant ainsi leur voleur. Voleur qui se trouvait déjà dans une situation quelque peu délicate, hein. Par ailleurs, ce tout petit bruit de flacon l’empêcha de prendre garde à l’éventuelle réponse à sa tirade –si réponse il y avait eu, ce qui sauvait plus ou moins la vie à Adonis.
    Haussement de sourcil.
    La main de Kate se hasarda rapidement dans le sac de notre accro à la Vicodine et tira un flacon, intriguée. Ce fut seulement quand elle eut lu l’étiquette qu’elle s’autorisa à arrêter d’étrangler le virtuose des couvertures et lui adressa un sourire sournois à souhait.

    « En mission, hein ? Un prétexte pour refaire les stocks ? »

    Une nouvelle menace plaisait bien à Drev.
    Briser un à un les flacons en matière plastique, écraser consciencieusement les gélules blanches sous ses bottes et lire l’horreur dans l’unique iris du jeune homme pourrait s’avérer une expérience enivrante de cruauté. Peut être que cela pourrait s’avérer plus intéressant qu’un simple massacre, même si cela induisait le fait de s’attarder sur un relent d’humanité aux airs de génie.
    Pour le moment, elle se contenait de s’amuser avec le flacon, le tenant en équilibre sur l’un de ses doigts. Elle trouvait tout à fait fascinant que l’on puisse dépendre de si petites choses.
    Ah, vraiment, les humains étaient d’une pitoyable faiblesse.

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Message  Adonis Winchester Sam 25 Juil - 22:19

    Le regard auquel eut droit ce cher Adonis suffit amplement à ce dernier pour comprendre que la Combattante n’avait pas apprécié ses paroles. Du tout, même. Après tout, le garçon n’était pas idiot. Juste peut-être légèrement inconscient sur les bords. Drev se glissa bientôt auprès de lui, alors qu’elle annonçait de sa voix naturellement menaçante qu’il serait le seul à avoir des problèmes ici. Une nouvelle fois, Adonis haussa un sourcil, à la fois intrigué, amusé et indéniablement provocateur. A cet instant, alors qu’il avait effectué un pas prudent et vain en arrière, sa collègue rebelle l’empoigna par le col pour le plaquer sans ménagements le dos au mur. Le sourire typiquement Adonisien continuait néanmoins de flotter sur les lèvres du jeune homme, qui ne songea d'ailleurs même pas un seul instant à tenter de s’échapper de l’emprise de sa vis-à-vis. Il tenait à la vie après tout. Inconscient peut-être, mais pas totalement suicidaire. N’ayant d’autre choix que de fixer cette douce et adorable Drev droit dans les yeux, qui avait approché son visage du sien pour le toiser, Adonis écouta donc les paroles et menaces grondantes qui fusèrent de la bouche de cette dernière. Toujours aussi sympathique et conciliante, cette fille.

    - C’est toi, qui va m’écouter, le borgne. Tu vas ouïr dans l’instant mes règles du jeu, quel que soit ta mission ou autre connerie que tu exécute en tant que docile pantin des Rebelles.

    Docile pantin des Rebelles ? Elle était dure, là.
    Adonis en aurait bien froncé les sourcils ou levé les yeux au ciel, ne serait-ce que pour montrer ce qu’il pensait de cette appellation complètement ridicule, mais Drev ne lui laissa même pas le temps d’en placer une. Elle resserra sa prise autour de son cou et reprit bien vite la parole après une courte pause, ne laissant d’autre choix à son allié que d’attendre sagement qu‘elle le relâche enfin, en soupesant son regard meurtrier et supportant ses menaces.

    - Premièrement, je ne te suis ni chère, je ne suis pas « ta grande » et je suis encore moins « gentille ». Encore une familiarité de ce genre et assure toi que tu seras dépourvu d’œil dans la minute qui suit.

    Adonis ne perdit pas son sourire énervant, mais il savait prendre la Combattante au sérieux. Et personnellement, il tenait à son œil valide. Parce que voyez-vous, déjà un de moins, c’était assez problématique. Et devenir aveugle ne tentait pas du tout notre Caméléon, à vrai dire. Le garçon se contenta donc d’un fantôme de sourire et d’un regard, ravalant les répliques qui pouvaient lui venir et qui n’arrangerait en rien sa situation déjà assez bancale comme cela. Patientant.

    - Je fais ce que je veux, je tue ce que je veux, je vois ce que je veux. Soyons bien d’accord. J’ai décidé de nettoyer le coin ce soir, tu n’as pas le choix. Alors, soit tu es bien gentil, tu te la boucles et tu restes sagement dans ton coin, soit tu crèves avec tout ces misérables chiens, pauvres serviteurs des Despotes aux pouvoirs grandiloquents. Compris ?

    Parfaitement compris, en vérité. Du moins, en partie.
    Déjà, les bonne résolutions de cet inconscient d’Adonis le quittaient un instant, alors qu’un sourire étincelant étirait ses lèvres et qu’il répondait de sa voix tranquille, comme s’il n’était pas du tout en train de se faire à moitié étranglé par une collègue.

    - Compris, chef. Mais avoue que tu as un faible pour les handicapés, Drevy-chérie.

    J’avoue. A ce stade, ce n’était plus vraiment de l’inconscience, mais du suicide à l’état pur. Seulement, il fallait croire qu’une bonne étoile veillait sur cet abruti d’Adonis, quelque part là-haut. A moins que ce ne soit tout simplement sa chère et tendre Vicodine qui lui sauva la vie, ne serait-ce qu’ne détournant un instant l’attention de cette chère Drev. Bref, tout cela pour dire que le jeune homme aux cheveux de jais eut un instant de sursit, durant lequel la main de la Combattante des rebelles s’en aller fouiller dans le sac qu’il portait. Elle en ressortait à peine le flacon qu’Adonis comprit. Et merde. Poussant un soupir, il laissa le haut de son crâne se coller contre le mur, tandis que la jeune femme survolait l’étiquette des yeux. Elle finit d’ailleurs par le relâcher, mais à vrai dire, Adonis ne savait pas s’il devait vraiment voir en ce geste un signe encourageant. Le sourire qui se dessina alors sur le visage fin de la furie voulait tout dire, à ses yeux.

    - En mission, hein ? Un prétexte pour refaire les stocks ?

    Bingo.

    Le Caméléon, avant de répondre quoi que ce soit, prit le temps de remettre son col partiellement en place d’une main, alors qu’il s’écartait du mur auquel il venait d’être plaqué d’un pas mesuré. En même temps, son œil unique lorgnait sur le flacon que son interlocutrice tenait en équilibre sur un doigt, sans qu’il puisse s’en empêcher. Et dire que le pauvre chéri se voilait encore la face au sujet de son addiction... Mais passons. Reprenant le masque d’arrogance qu’il chérissait tant, Adonis eut un nouveau sourire, alors qu’il regardait Drev dans les yeux et qu’il répondait enfin, d’un ton léger :

    - Je dirais plutôt que je ne fais que saisir une opportunité qui se présente.

    Ce qui était vrai, en partie. Mais comme si cela allait l’aider.

    Pour un peu, Adonis en aurait presque souhaité qu’une horde de Courtisans se pointe enfin, histoire que ce soient eux qui se prennent tout dans la tronche, et pas lui. Parce qu’il fallait dire que c’était dangereux d’être en présence de Mstislav. Même lorsque l’on était censé être un allié, voyez-vous. Mais bref. Pour l’instant, Adonis avait beau tendre l’oreille, personne ne semblait venir. Pas encore du moins. Ce qui ne serait certainement qu’une question de minutes. Pour le moment, donc, il n’avait pas trop le choix. Le jeune homme, sans changer de place, fit mine d’observer le flingue qu’il tenait encore en main et qu’il faisait tourner d’une main experte, avant de demander d’un ton tranquille, espérant dans un même temps que l’histoire de la Vicodine soit bien vite oubliée et qu’ils enchaînent sur un autre sujet quelconque :

    - Mais dis-moi, pourquoi veux-tu faire le ménage par ici, Drev ?

    Ce qui était, d’ailleurs, une question intéressante. N’est-ce pas ?
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Message  Invité Dim 26 Juil - 0:46

    Une véritable chance pour Adonis que Katelyn n’ait pas prêté oreille à ses élucubrations stupides.
    Elle lui aurait tordu le cou dans la seconde qui suivait, sans une once d’hésitation. Pour plusieurs raisons, à vrai dire. La première de toute, celle qui certainement aurait prévalue sur tout autre était ce sourire suffisant qu’il avait affiché. Oh, il souriait tout le temps de la sorte, bien entendu, mais en l’occurrence, elle l’aurait encore moins supporté et y aurait vu une brève et légère accentuation –peut-être existante, d’ailleurs– pour appuyer les propos.
    A cela, il fallait ajouter la formulation « avoir un faible ». Evidemment, Kate n’avait rien de faible et Drev encore moins. Il s’agissait bien là du genre de parole qui pouvait conduire tout droit à la mort, et ce en un laps de temps diablement écourté par la fureur de la féline Combattante. A moins que cela suscite en elle l’irrésistible besoin de vous faire souffrir, bien entendu. Cerise sur le gâteau, il fallait que le téméraire et arrogant borgne décide d’accorder sa phrase avec le mot handicapé. Autant, une « Ca t’excite les androgynes » ou dieu sait quoi encore serait plus ou moins passé, on ne pouvait pas en dire autant des handicapés. Ce terme se liait aussi bien à la faiblesse qu’à la misère humaine, ce qui répugnait tout bonnement notre douce Drev.
    Or, répugner Drev, c’était répudier sa propre vie.
    Continuons sur notre lancée, je vous prie. Vous vous doutez bien que si Kate n’était ni une « ma grande », ni une « très chère » pas plus qu’une « gentille », le « Drevy chérie » était encore moins accepté.

    Alors, oui, nous pourrions effectivement dire que ce cher Caméléon possédait une chance incroyable, une chance de cocu, aurions-nous pu dire, même. Parce que, les bonnes étoiles moscovites, on ne pouvait pas trop compter dessus : elles n’étaient là que pour assister aux vices, leur offrant la lueur nécessaire pour qu’ils puissent se complaire dans l’obscurité sans pour autant les perdre dans les ténèbres les plus profondes.
    Ah, ces étoiles… Charmants petits astres, n’est-ce pas ?

    Drev se contenant d’haussé un sourcil quand à la notion d’opportunité qui se présentait. Ben voyons. Il trahirait ses Rebelles chéris, pour de la Vicodine. Le besoin de se jeter sur le sac et de réduire à néant la précieuse substance, flacon par flacon traversa à nouveau la jeune femme. C’était certainement parce que tout dans l’attitude d’Adonis la poussait à l’exaspération la plus totale. Donc, il aurait été de bonne guerre qu’elle lui rende une sorte de frustration.
    S’en prendre à son addiction était le moyen le plus efficace d’atteindre l’autre tête de reptile à couleurs changeantes.

    Elle se contint, cependant, plus préoccupée à se préparer pour son combat futur. Elle règlerait ses comptes avec le désagréable borgne plus tard.
    Encore un coup de chance pour lui.
    Consciencieusement, elle étira ses muscles, fit craquer les os de sa nuque, de ses poignets et de chacun de ses doigts. Au loin, son ouïe fine percevait –Enfin ! – les bruits de courses tant attendus. Pas loin de trois minutes pour bouger leur cul… ces Courtisans de bas étages ne devaient vraiment pas valoir grand-chose.

    Lorsque la voix d’Adonis retentit à nouveau, la jeune femme lui lâcha un sourire mauvais :

    « Qu’on soit bien d’accord, chacun ses vices. Toi, tu te gardes ton obsessionnelle addiction et moi je me garde mon ressentiment pour le monde entier ainsi que mes petites vendettas personnelles. Une fois que tu respecteras ça, tu pourras être certains que ta chère Vicodine ne se retrouvera pas en poussière sur le sol à cause d’un malheureux excès de rage. »

    Des menaces, encore des menaces. Dire qu’elle ne les avait pas encore mises à exécution… Voilà qui prouvait, au moins, qu’Adonis avait un statut conséquent parmi les Rebelles.
    Se disant, elle resserrait les lanières de ses mitaines de cuir et retirait sa veste en cuir pour faire de même avec ses coudières. Ces quelques protections suffisaient amplement pour qu’elle ne se blesse pas lors d’affrontements, sous la force des coups répétés. Son don et l’expérience faisaient le reste du travail.
    Elle jeta un regard en biais à son pseudo-collègue, ses prunelles n’affichant rien d’aimable, s’entend. Il fallait dire, qu’elle commençait à s’inquiéter de ce que penserait ses opposants envoyant le drôle de couple. D’ordinaire, les stupides et belliqueux individus se jetaient sur elle sans se douter de ce qui les attendait, quand bien même la jeune femme vêtue de son pantalon noir moulant, de ses bottes montantes et munie de mitaines affichait un air effrayant. Elle craignait qu’ils ne se jettent tout aussi stupidement sur Adonis, la croyant plus ou moins inoffensive.

    Un bref soupir retentit dans la salle, alors qu’elle attachait soigneusement ses cheveux à l’aide d’une lanière en cuir. C’étaient qu’ils pouvaient se montrer encombrants, lorsqu’il fallait frapper. Ne pas voir venir ses ennemis à cause de sa chevelure de jais serait pour le moins contraignant.

    Elle était parée, à présent.
    Même à répondre à la prochaine remarque d’Adonis d’un simple sourire carnassier.
    Quoi que… Tout dépendait de la remarque, en fait.

    En un autre monde, nous aurions pu parler d’un jeune homme qui vénérait son chef de rébellion au point de se prendre aux jeux d’une très jeune fille qui vivait en sa demeure, s’invitant à dîner ou escaladant les façades de la maison. Oh, mais ce monde remonte à bien loin, désormais, non ?
    Ici, dans le dos du chef d’une rébellion de toute autre nature, nous avons juste le droit à une psychopathe en puissance qui n’avait rien de mieux à faire que de foutre en l’air les plans du plus raisonnable des deux.
    A bon entendeur.

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Message  Adonis Winchester Dim 26 Juil - 2:28

    Bon, et bien ce ne serait pas demain la veille qu’Adonis et Drev discuteraient tranquillement autour d’un café, souriants et niais à souhait, c’était sûr. Elle ne voulait pas lui dire pourquoi elle comptait se défouler sur des Courtisans de la City ce jour-ci ? C’était son choix, et Adonis comprenait parfaitement. Lui-même ne disait pas forcément tout, même s’il voulait parfois faire croire le contraire. Toujours est-il qu’il eut tout de même une moue, ne serait-ce que parce qu’il n’était tout simplement pas du genre à aimer se faire rembarrer. Il avait sa petite fierté, tout de même, le bonhomme. Bon, se faire à moitié étrangler par une collègue était un cas à part, surtout lorsque la dite collègue n’était autre que Katelyn Mstislav, alias Drev, s’entend. Alors çà, çà passait. Et puis franchement, Adonis ne tenait pas du tout, mais alors pas du tout, à voir sa vis-à-vis écraser sa chère Vicodine au sol. Il en avait besoin, que diable. Et puis, ne parlons même pas du choc psychologique, de la frustration profonde ou de la fureur qui pourrait alors le prendre, ce qu’il ne préférait pas voir. La miss n’avait qu’à se défouler sur les autres abrutis de Courtisans, enfin, et qu’elle le laisse en paix avec ses médocs chéris. Tout simplement. Mais c’était peut-être un peu trop demandé, justement.

    Aux dernières paroles de la Combattante, le jeune homme eut d’abord un haussement d’épaules faussement compréhensif, alors qu’il répondait de son éternel ton tranquille :

    - D‘accord, je te laisse à ton ressentiment et tes petites vendettas.

    Il n’en avait strictement rien à faire, après tout.

    Pour lui, tout ce qui comptait, c’était la Vicodine, provoquer et tromper tout le gratin ennemi de Moscou. S’éclater, prendre son pied. Comme beaucoup de monde, d’ailleurs. Mais aujourd’hui, sa mission, qui s’était parfaitement déroulée jusque là, se retrouvait définitivement compromise. A cause de, ou grâce à cette chère Drev, cruelle et sanguinaire Combattante. A vrai dire, si cela ne tenait qu’à lui, Adonis aurait laissé la jeune femme se débrouiller toute seule. Après tout, elle en était parfaitement capable, bien au-delà d’ailleurs, et puis, c’était elle qui voulait massacrer les insouciants qui entreraient ici. Pas lui. Enfin. Maintenant, c’était un peu trop tard. Même s’il sortait un énième bobard aux abrutis qui se pointeraient, comme il savait si bien le faire, cela ne risquerait pas de fonctionner à moins qu’ils ne soient profondément idiots. La seule idée qui lui était venue jusque là, de toutes façons, aurait été de sortir aux types qui s’amèneraient que Drev et lui étaient descendus dans la salle de stockage pour s’envoyer proprement en l’air. Bobard qui pouvait être crédible, du fait que d’autres avaient déjà certainement du le faire; mais comme je le disais plus haut, et même si on pourrait avoir du mal à le croire, Adonis n’était pas suicidaire. Pas à ce point. Ce serait signer un arrêt de mort certain, et puis, d’une façon ou d’une autres, Drev finirait par tous les zigouiller, alors à la limite, autant se passer de mots. Pour le bien de tous.

    Adonis n’observa que d’un œil distrait son interlocutrice qui se préparait pour le combat, trop occupé qu’il était à tendre l’oreille. Les bruits de course, qui s’étaient enfin fait entendre, se faisait de plus en plus forts, de plus en plus près. Les sous-sols de la City étaient vastes, mais il était évident qu’ils se dirigeraient aussitôt vers la salle de stockage. Poussant un soupir en écho à celui qui était sorti de la bouche de Drev, Adonis resserra d’abord la sangle de son sac, puis débloqua la sécurité du colt qu’il tenait. Il avait 14 balles, pas une de plus, le flingue ne permettant pas d’autres munitions dans les chargeurs. Tout dépendrait du nombre de Courtisans qui se pointerait. Et puis, il y avait Drev. Adonis espérait juste que ces idiots n’auraient pas la désastreuse idée de lui sauter en premier dessus, le pensant plus à craindre que la jeune femme. Ce qui serait une foutue belle erreur. Et puis, çà l’embêterait. Il n’avait pas forcément envie de se prendre tous les coups, voyez-vous.

    Alors que les bruits de pas se trouvaient maintenant accompagnés d’éclats de voix de plus en plus distincts, Adonis se tourna vers sa dangereuse alliée, de nouveau le sourire aux lèvres.

    - Désolé si je m‘incruste à ta petite fête, hein. Ce n‘est pas comme si tu me laissais vraiment le choix.

    C’était sûr.

    S’ils laissaient ne serait-ce qu’un Courtisan repartir, alors qu’il aurait vu le visage des deux intrus, pourrait s’avérer problématique pour Adonis. Pour sa couverture, du moins. Car s’il changeait de rôles constamment, il ne changeait néanmoins pas de tête. Donc, avec un peu de chance, ils tueraient tout le petit monde qui se pointait, et le Caméléon pourrait sortir tranquillement d‘ici. Ou du moins le plus tranquillement possible. Après, ce que voudrait faire Drev par la suite de son côté, ce serait à elle de voir. Voilà tout. Mais passons. Car bien vite, trois types, certainement les trois premiers d’une horde entière, dérapèrent sur le seuil de la salle, les sourcils froncés, l’œil noir, armes à la main et sur le qui-vive. L’un d’entre eux apostropha bien vite les deux rebelles, de sa voix rauque :

    - Eh, vous deux ! Qu‘est-ce que vous…

    Il y eut une détonation, et la seconde suivante, l’homme, sans aucun doute Courtisan, tombait à la renverse, sans vie, une balle logée dans le front. Adonis ne pu s’empêcher de se laisser aller à un léger sourire satisfait, alors qu’il brandissait encore son fidèle colt en l’air. C’était toujours flattant pour l’égo de se savoir gagnant. Si les deux acolytes du premier type furent momentanément surpris, ils se reprirent bien vite, et l’un d’entre eux leva à son tour une arme à feu, d’un geste vif et rapide. Bang, nouvelle détonation. Sur le coup, Adonis n’échappa à la balle qu’en se jetant juste à temps du côté. Derrière lui, un éclat retentissant indiquait que la dite balle avait fini sa course dans une des étagères de métal. Le Caméléon s’apprêtait à riposter, alors qu’il se reprenait et qu’il brandissait de nouveau le flingue noir de cette manière si classe, mais il s’avéra bien vite que c’était complètement inutile. Car Drev s’occupait des deux autres.
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Message  Invité Dim 26 Juil - 19:59

    Oh, que oui, notre cher Adonis faisait bien de se taire.
    Il aurait été relayé au même rang que les Courtisans, une simple proie à la merci de la rage de la Combattante, bon pour finir le cou brisé et les membres en miette. En fait, il aurait même beaucoup plus souffert que les autres, par le simple dégout qu’évoquaient ces paroles à la jeune femme. Eh, non pas que son collègue soit repoussant, seulement qu’elle ne pouvait tolérer de tels écarts alors qu’elle haïssait si pleinement les acres relents de l’humanité.
    Bref, tout ça pour dire que, en effet, ses bobards débiles, il pouvait se les garder. De toute façon, ils ne mèneraient à rien. Il fallait partir du bête principe que dès que Drev était dans les parages, plus rien ne pouvait filer comme sur des roulettes. Il fallait forcément s’attendre à un joli massacre, parfois un peu de délicieuse torture, puis, les jours de fêtes, un combat passionnant, digne d’une rencontre avec un boss de fin de niveau dans les jeux vidéo. Sauf, qu’avec Drev, ça cognait toujours dur et impitoyable, sans le moindre égard pour les règles de bienséances.
    Rien d’aussi innocent que quelques images de synthèses se voulant choquantes.

    Elle eut un reniflement de dédain à l’égard du Caméléon, avant de vérifier si sa dague glissait aisément de son fourreau. Les probabilités qu’elle en ait besoin étaient bien maigres, mais il ne fallait jamais laisser un détail au hasard, car c’était souvent un détail qui pouvait tout bouleverser.
    La voix du jeune retentit une fois de plus entre les murs de la salle de stockage, alors que Drev s’apprêtait à se concentrer uniquement sur ses adversaires.
    Uh ? S’incruster à sa petite fête ?
    Mais elle n’y tenait absolument pas ! Qu’il reste à l’écart, qu’il protège sa tendre Vicodine, qu’il aille se planquer sous une étagère comme un couard, mais, surtout, surtout qu’il ne touche à un seul cheveu de ses –
    Bang !
    -tendres et bien aimées victimes.

    Elle s’apprêta à protester, lui lançant un regard furieux et meurtrier qui illustrait fort bien sa pensée, comme quoi il ne perdait rien pour attendre. Aucun doute là-dessus, d’ailleurs. Il allait lui payer très cher cette intervention malvenue…
    C’était, que, voyez-vous, certains pourraient penser que mademoiselle se fait aider. Or, mademoiselle agit toujours seule, s’en sort fort bien seule et avait, par la même occasion, une réputation à tenir.
    Ce qu’Adonis ne semblait pas saisir puisqu’il s’apprêtait à abattre un deuxième chien-chien des Autocrates –après avoir esquivé d’une manière peu élégante selon elle-, avançant certainement l’excuse bidon et classique de l’autodéfense. A moins que ce soit dans la crainte que sa fulgurante compagne ne soit pas en mesure d’éliminer tout le monde, ce qui pourrait s’avérer quelque peu problématique pour la couverture du Caméléon. S’il avait été ordinaire, on aurait pu recourir à la chirurgie plastique, lui teindre les cheveux et autres détails dans ce genre… Mais les borgnes, mine de rien, ça ne courrait pas les rues.

    Drev lâcha un soupir agacé avant de s’élancer, avant de se faire voler ses proies. Geste auquel les Courtisans ne s’attendaient visiblement pas, puisqu’ils furent momentanément tétanisés par la surprise. Il faudrait leur expliquer, un jour, qu’il ne fallait pas sous-estimer les femmes. Surtout quand la rumeur courrait que le plus redoutable des Rebelles au combat –c'est-à-dire elle, bien entendu– était originaire de la belle gent, malgré son viril pseudonyme.

    Le premier n’eut pas le temps de tirer une deuxième fois qu’il fut à genoux, suite à un coup de pied marteau perçu à la base de la nuque. Peu aimable en cette nuit mouvementée, Drev poursuivit son mouvement en crochetant la gorge de son adversaire à l’aide de son pieds et en l’envoyant valser plus loin, le souffle coupé.
    Et la voilà qui bondissait déjà sur le deuxième homme qui entreprenait de lui tirer dessus. D’un mouvement vif vers le sol, elle esquiva adroitement la balle pour fondre sur le pauvre homme. Un coup sec le désarma, une torsion habile lui fit perdre de l’usage de son poignet, désormais tordu en un angle glauque.

    Un sourire carnassier fleurit sur ses lèvres face à l’expression qu’affichait sa victime : horreur, douleur, rage, haine… Tout ce qui rendait ce genre de situation si jouissive. Elle dévorait ces instants voracement tout comme le feu de l’action embrasait des mêmes sentiments les cœurs de ceux qui tentaient de lui faire face. Une expérience exaltante pour l’adepte.
    Capricieuse, elle décida de rendre la souffrance plus difficile à supporter encore, en poussant violemment son coude contre la mâchoire de son ennemi, pour la briser et la déboiter. Elle imaginait le sang et son gout si particulier qui se répandait dans la bouche du pauvre homme, qui ne prêterait pas attention, tant la douleur résonnait en lui comme le glas de la sentence.
    Lasse que sa victime n’ai pas plus de répondant que quelques coups de feux en l’air, elle mit gentiment fin à ses souffrances d’une manchette à la trachée.

    « Que trois ? Minable. »

    Sur ces bonnes paroles, elle le laissa agoniser à même le sol, avant de poursuivre à l’adresse d’Adonis.

    « Si tu ne tiens pas à être démasqué, je te conseille d’achever le crétin qui git sans connaissance, hein. »

    Elle parlait, bien entendu, de sa première victime, assommée par son coup de pied.
    Pour sa part, elle comptait bien aller de l’avant pour pouvoir combattre dans un espace plus restreint la horde qui devrait suivre. Les attendre au détour d’un corridor li semblait être une stratégie avantageuse. Elle pourrait les prendre par surprise et les perdre dans un amas de chair, de membres et toutes autres choses au moins aussi charmantes pour leur inculquer ce qu’étaient l’horreur et la confusion.
    Décidée, elle s’engagea donc dans le même couloir qu’elle avait emprunté plus tôt, comptant bien planté môssieur Vicodine ici-même.

    Parce que, ne l’oublions pas, la tactique aussi faisait parti des talents innés pour la bataille de cette chère Drev.

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Message  Adonis Winchester Dim 26 Juil - 22:21

    Effectivement, Adonis n’avait pas vraiment saisit que Drev n’avait pas du tout apprécié qu’il se mêle à ce qu’elle considérait visiblement comme sa propre bagarre, son propre massacre. Certes ce n’était pas très étonnant de la part de la jeune femme, de penser ainsi. Et Adonis, de son côté, même s’il aurait compris l’intention de cette chère Combattante, ne s’en serait pas caché pour autant. Certes, cet imprévu compromettait sa sortie, mais bon, quitte à ne laisser aucune trace, autant se joindre à la petite fête. Et puis, franchement, toute occasion d’énerver, d’agacer ou de frustrer quelqu’un était bonne à prendre, non ? Du moins était-ce ainsi que le jeune homme aux cheveux de jais fonctionnait. Mais passons.

    Comme Adonis l’avait déjà remarqué, Drev s’occupait des deux autres inconscients. Elle envoya le premier, celui qui avait tiré la seconde balle, au tapis d’un coup de pied qui l’envoya au sol dans la seconde suivante. Très pratique. Le borgne arrogant levait à peine son œil doré du corps étendu au sol que son alliée rebelle en finissait déjà cruellement avec le troisième. Elle était douée, c’était certain. Tu m’étonnes qu’une rumeur au sujet des hypothétiques dons autocrates qu’elle pouvait avoir courait au sein du Bunker. Enfin, personne ou presque n’était assez sot pour faire part de cette éventualité à voix haute devant elle, à moins de vouloir à tout prix se faire dépecer dans la seconde suivante. Personnellement, Adonis n’essaierait pas. Tant que Drev savait se battre à l’image de son titre de Combattante, tout le reste importait peu. Qu’elle ait un Don à proprement parlé ou pas, le résultat restait ce qui comptait le plus. Résultat qui fut d’ailleurs, à cet instant, très concluant. Les trois types étaient tous affalés sur le sol, et bien vite, cette chère, douce et adorable Drev s’écartait du corps qu’elle laissait agoniser pour remarquer à voix haute que seulement trois gardes, c’était minable. Certes. Mais Adonis doutait qu’ils soient les seuls à avoir entendu le boucan occasionné par la porte blindée subtilement claquée contre le mur.

    - Si tu ne tiens pas à être démasqué, je te conseille d’achever le crétin qui git sans connaissance, hein.

    Effectivement…

    Adonis l’aurait oublié, tiens, le type que sa vis-à-vis avait seulement assommé. Avec un léger haussement d’épaules et un vague geste du menton dans la direction de la Combattante, le jeune homme répondit, laconique :

    - Très juste.

    Il combla la distance qui le séparait du corps allongé de quelques pas mesurés, puis une fois planté juste à côté, le Caméléon tendit le flingue qu’il tenait dans son poing et appuya sur la détente, aussi simplement que s’il aurait demandé l’heure. La balle qui se logea dans la poitrine du malheureux devrait suffire à l’achever, si ce n’était pas déjà fait. Adonis, qui releva à cet instant son œil valide, constata que Drev le quittait déjà pour s’engouffrer dans le couloir. L’air vexé, ne serait-ce que pour se donner un genre, il effectua alors un pas en avant pour lui emboîter le pas. Mais il s’arrêta, sa tête se tournant vers la fameuse étagère où les petites boîtes de Vicodine étaient rangées. Un ou deux flacons de plus au passage ne pouvaient pas faire de mal, n’est-ce pas… ? Et puis, il fallait toujours savoir saisir une occasion inespérée comme celle-ci lorsqu’elle se présentait, non ? Certes. Ni une, ni deux, Adonis fit de nouveau face à l’étagère de métal. Il attrapa trois flacons au vol, tourna les talons, tentant de rattraper la Combattante tout en fourrant l’objet de son larcin dans le sac, avec les autres.

    Ayant accéléré l’allure et atteignant enfin la hauteur de son interlocutrice, Adonis dérapa pour ralentir et calquer son pas à celui de cette dernière. Ensuite, avec un sourire parfaitement idiot, il remarqua, d’une voix mièvre :

    - Tu sais, ce n‘est pas très gentil de planter les gens comme çà sans prévenir, miss.

    N’est-ce pas ? M’enfin, réflexion complètement inutile, que ce cher Caméléon avait sorti seulement parce qu’il ne savait pas se taire. Déjà, il se détournait pour rapporter son attention sur le bout du couloir, là d’où semblait provenir d’autres échos de pas. D’autres Courtisans de bas étage se pointaient, c’était évident. Et bien, qu’à cela ne tienne. D’ailleurs, effectivement, un homme fit irruption au détour du dit couloir, seul. Il levait à peine le bras dans leur direction qu’Adonis, une nouvelle fois, levait le sien pour appuyer d’un index assuré la gâchette de l’arme à feu qu’il tenait. Une nouvelle détonation, agréable à entendre, retentit contre les murs froids du couloir, alors que le corps du type tombait à la renverse, à l’image de son prédécesseur. Se redressant légèrement de toute sa hauteur, un air parfaitement suffisant peint sur le visage, Adonis eut un mouvement gracile de la tête, pour écarter une mèche de cheveux de son œil. Se tournant alors vers Drev, le sourire aux lèvres, et parce qu’on ne le referait pas, il lâcha d’un ton qui s’accordait parfaitement avec son air :

    - Avoue que j‘ai la classe, quand même.

    Ce cher Caméléon n’était pas forcément complètement imbu de lui-même, mais c’était certain qu’il n’hésitait jamais à chanter ses propres louanges ou à se jeter des fleurs. Adorable, vous dis-je. Mais bref. Evidemment, l’homme qui était apparu au bout du couloir n’était pas seul, il était juste certainement celui qui courait le plus vite. Car bientôt, deux, trois, quatre autres types du même genre, armes diverses aux poings, arrivèrent en courant. Une nouvelle détonation retentit, de leur part cette fois-ci, marquant le début du nouvel acte de la folle aventure.
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Message  Invité Mer 29 Juil - 18:22

    Nouveau coup de feu.
    Nouveau corps qui s’effondrait sans vie.
    Nouveau soupir excédé de la douce Combattante.
    N’avait-il pas fini, oui ?

    Les prunelles d’acier de Drev vinrent toiser son interlocuteur, sans dissimuler le moins du monde son mépris. Un sentiment amer et glacial à la fois, témoignant de son avis quant à la précédente remarque d’Adonis. Quelle gloire y avait-il à tirer d’une vulgaire arme à feu ? Quel talent, si ce n’était celui de viser, comme les hommes préhistoriques faisaient avec leurs lances à pointes de silex et leurs pierres ?
    Rien.
    Les utilisateurs de telles armes, ces adorateurs de la facilité n’étaient rien de plus que des barbares assoiffés de technologie.
    Et en plus, ça se croyait « classe ».

    Katelyn ne voyait de grâce que dans les mouvements calculés, les blessures infligées chair contre chair. L’absence d’arme donnait naissance à une danse absolue du corps, imbibée de cruauté, mais aussi d’une beauté certaine. On ne pouvait compter que sur ses propres forces, ses propres habilités, sans avoir à se reposer sur le tranchant d’une lame ou l’impact d’une lame. En fait, elle trouvait son style bien plus honorable que le reste, ce qui créait un léger paradoxe vis-à-vis de sa personnalité.

    Bien entendu, elle ne dénigrait pas les armes, puisque, elle-même conservait une dague et possédait une faux. Si elle n’en faisait pas beaucoup usage, elle en niait pas pour autant l’utilité. Elle n’en rejetait pas moins les armes à feu.
    C’était uniquement pour les lâches, qui ne voulaient pas s’exposer.
    D’ailleurs, elle ne se gêna pas pour faire entendre sa pensée au Caméléon. Elle lâcha d’une voix glaciale :

    « Quelle classe y a-t-il à se montrer lâche ? »

    Elle n’attendait pas de réponse, bien entendu, et n’en voulait encore moins. Après avoir pousser un soupir excédé, elle lança sa veste en cuir –récupérée un peu plus tôt avant de quitter la salle de stockage– à Adonis, tout en poursuivant.

    « Elle va me gêner, garde-là. »

    Pas un mot de politesse, évidemment. A quoi vous attendiez vous ?
    Pourtant, Adonis n’avait pas intérêt à l’abandonner, à l’abîmer ou quoi que ce soit qui puisse porter atteinte à la jeune femme. Evidemment, sa réaction serait des plus explosives. Ou tout du moins, des plus violentes. Quand on tient à sa tête, il ne vaut mieux pas provoquer les personnes aussi dangereuses que susceptibles. Cela ne menait jamais bien loin, c’était bien connu.

    Reprenant sa marche, elle décréta qu’Adonis pourrait bien s’amuser à flinguer ce qui passait. Arriverait le moment tant attendu où elle aurait enfin la paix : les munitions n’avaient rien d’infini, loin de là. Elle fut même tenter de le planter là, au milieu d’une horde d’ennemis, pour qu’il se débarrasse de ses munitions, et, si possible, se fasse blesser voir tuer.
    Cela lui donnerait la merveilleuse occasion tant attendue : elle pourrait s’en donner à cœur joie sans craindre que l’un de ses opposant ne s’écroule, une balle logée dans la tête. Ou encore, que la balle en question se fiche dans son bras, faute d’un mouvement trop rapide de sa part.
    Car, si le talent de visée du Caméléon n’était plus à démontrer, un tel projectile ne pouvait pas changer sa trajectoire, ce qui génèrerait un potentiel accident. Or, Katelyn ne souhaitait guère se voir obligée de se méfier de ce qui pourrait venir de derrière, en plus de ce qu’elle aurait à gérer devant.

    Elle maudissait déjà Ian Law et Adonis Winchester pour avoir choisi une nuit parelle pour la mission de ce dernier.
    Dans ce monde de fou, elle ne pouvait même plus aller et venir à sa guise, tuer comme bon lui chantait, massacrer ce qui avait lieu d’être massacré sans être dérangée par un crétin de « son camp », crétin qu’elle ne pouvait pas vraiment amocher tant que sa place lui était utile.
    Ce triste constant l’énerva encore plus… Ce fut le suivant à débouler au coin du couloir qui en fit les frais.

    D’un leste bond, elle le rejoignit et le frappa du plat de la main à la brase du menton, prenant le courtisan de vitesse alors qu’il levait déjà son arme vers elle. Il eut cependant le réflexe de se reculer suffisamment pour que le coup ne lui brise pas les vertèbres sur le coup. Son répit ne fut que de courte durée cependant, puisque déjà, la jeune femme enchaînait avec un coup de genoux au plexus, et n’eut qu’à attendre qu’il se replie sur lui-même pour asséner une violente manchette à la base du coup.
    Sa victime n’avait même pas dû avoir le temps de réaliser son passage de vie à trépas.
    Un second eut le droit au même destin, dans la minute qui suivit, après avoir eu la trachée broyée par la poigne de fer de la gente dame.

    Les défunts n’en ayant plus l’utilité, elle saisit leurs armes, chargées qui avaient glissé au sol, et elle en vida les chargeurs dans le mur en face d’elle, les détonations accompagnées du bruit plus faible des douilles sur le sol. Mine de rien, le bruit respirait la violence, ce qui sonnait comme une douce mélopée aux oreilles de la Vengeresse.
    Une fois sa tâche exécutée, elle laissa tomber à nouveau les flingues et continua sa route. Oh, elle ne faisait pas cela par haine des armes à feu. Seulement, dans un moment d’urgence, Adonis aurait pu s’en saisir et s’en servir. Cela pouvait signifier « sauver sa vie » pour le jeune homme… Cependant, du point de vue de la cruelle Drev, il ne s’agissait que d’une gêne de plus.
    Alors, tant pis pour lui.

    Son sourire satisfait vira au carnassier lorsqu’elle tourna au coin du corridor.

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Message  Adonis Winchester Jeu 30 Juil - 1:01

    Adonis se renfrogna.

    Se montrer lâche ? Ah mais pas du tout, voyons. En quoi se servir d’un flingue était-il plus lâche que de sauter comme une bête féroce sur son ennemi, hein ? C’était ce que le Caméléon se demandait. Bah. Cette chère Drev était simplement une ignorante quant à la beauté et la puissance de l’arme à feu, elle ne comprenait pas. Tout comme Adonis, pour sa part, ne comprenait pas que l’on puisse trouver une fascination morbide pour tuer de cette manière bestiale. Avec un flingue, une balle et c’était réglé. Propre, rapide et efficace. Bah, tants pis. Si ce n’était pas cela, la Combattante devait tout bonnement être jalouse, voilà tout. Ou du moins était-ce ainsi que le jeune homme aux cheveux de jais voyait les choses. Pratique, comme manière de penser, j’avoue. Mais passons. Si une moue renfrognée se peignit un instant sur son visage, le Caméléon ne répliqua néanmoins pas d’un air offusqué pour se défendre. Premièrement parce qu’il n’en voyait pas l’intérêt - rappelez-vous : pour lui, la douce Drev était juste jalouse de sa personne, chose qu’il pouvait parfaitement comprendre, évidemment, - et deuxièmement parce qu’elle ne lui laissa pas l’occasion d’en placer une. Pas que cela soit vraiment très étonnant, dans un sens.

    D’une main, l’autre tenant toujours fermement son fidèle P14-45, Adonis rattrapa la veste de cuir que lui lançait sa collègue. Il lança un coup d’œil rapide et dubitatif au vêtement avant de lever son œil doré sur le visage de sa vis-à-vis. Qui annonçait que sa veste la gênerait, et qu’il devait la garder, lui. Qu’il la garde ? Ah, mais c’était si gentiment demandé, comment refuser ? Le borgne eut un léger rire, à la fois incrédule et narquois, alors qu’il haussait une nouvelle fois un sourcil et qu’il répondait d’une voix suintante d’ironie :

    - Mais bien sûr, je serai ravi de jouer les porte-manteaux pour toi, Drev.

    Mais déjà, cette dernière ne faisait plus attention à lui, et tournait les talons pour se diriger vers le bout du couloir d’où tous les Courtisans de bas étages envoyés se pointaient. Exaspéré sur le coup, Adonis poussa un soupir excédé et fusilla de son œil inquisiteur la nuque de la Combattante. Jetant ensuite un coup d’œil à la veste qu’il tenait, le garçon se demanda alors vaguement s’il y gagnerait quoi que ce soit en la laissant lamentablement choir sur le sol. Certes, ce serait un geste qui lui ferait du bien moralement, ne serait-ce que pour dissiper en partie la frustration qui l’avait pris, mais le prix à payer pour cela serait peut-être un peu trop cher. Parce que comme je le disais, Adonis ne tenait pas vraiment à mourir. Pas d’une façon aussi stupide, en tous cas. Mourir décapité parce que l’on avait jeté la veste d’une furie sur le sol, ce n’était pas franchement très glorieux. On pouvait trouver mieux, c’était sûr. Bref, pas une bonne idée.

    Avec un grognement, le Caméléon emboîta alors le pas à son alliée, qui terrassait déjà à sa manière deux nouveaux malheureux à l’angle du couloir. Il haussa un sourcil lorsqu’il la vit braquer les armes à feu des deux hommes sur le mur, avant de tirer plusieurs coups et de vider leurs chargeurs. Mais enfin, pourquoi faisait-elle çà ? Cela ne lui avait-il pas traversé l’esprit que des flingues à l’abandon et chargés pouvaient toujours servir ? Surtout à lui ?… Quoique, après réflexion, si, cela avait du certainement lui effleurer l’esprit. Justement. Le jeune homme ne fit cependant aucune réflexion, se contentant de secouer la tête d’un air qui se voulait fatigué, alors que Drev tournait déjà au coin du couloir. Vu les nouveaux bruits de courses qui semblaient s’en émaner, la jeune femme allait avoir très probablement droit à de nouveaux jouets à détruire dans les secondes qui allaient suivre. Très bien. Sur ce coup-là, il la laisserait faire. Même si agacer sa vis-à-vis en s’invitant ainsi dans son petit jeu de massacre le satisfaisait bien - elle avait menacé sa vicodine après tout, elle le méritait bien, - monsieur ne voulait pas se fatiguer. Il était juste là pour récupérer des fichus papiers à la con, après tout, ses bobards faisant le nécessaire pour entrer et sortir facilement de la base ennemie. Tout cela ne faisait que compromettre une mission qui, pourtant au départ, été destinée à être d’une simplicité enfantine pour le Caméléon. Ce dernier irait se plaindre auprès de Ian, tiens, quand il serait sorti de là. Leur chef ne pouvait-il pas tenir un peu cette espèce de furie dévastatrice, au moins quand des personnes comme lui étaient en missions ? Là encore, le borgne se le demandait. Mais passons.

    Ce fut à cet instant qu’une détonation dans son dos le fit sursauter. Se retournant vivement, jetant la veste dont il avait la charge sur son épaule et levant son propre flingue en l’air, Adonis pu alors constater que trois nouveaux pions de l’échiquier courtisan s’amenaient, mais dans leur dos, dans le couloir qu’ils venaient à peine de traverser en sortant de la salle de stockage.

    - Et merde.

    Evidemment. Drev et lui étaient sortis de cette fameuse salle en empruntant le couloir qui menait aux étages supérieurs de la City, mais derrière eux, le dit couloir se prolongeait dans l’obscurité, et devait certainement conduire à tout un dédalle qui s’élargissait sur toute la surface des sous-sols. A tous les coups, les trois gugusses avaient du passé par là pour tenter de les prendre à revers. Voilà qui était bien sa veine, vu que de plus, la Combattante devait certainement s’occuper de ses inconscients à elle de son côté. Il allait user toutes ses munitions en un temps record, avec toutes ses conneries. Etouffant un nouveau juron entre ses dents, Adonis leva son arme et tira un premier coup, reculant pour atteindre l’angle du mur, histoire de se dissimuler derrière et tenter de se couvrir. Bien vite, les détonations retentirent dans l’espace confiné du couloir, les balles ricochant contre les murs. L’une d’entre elles effleura le bras du Caméléon, qui sur le coup, en ressentit une intense brûlure, mais heureusement brève. Deux de ses balles se perdirent, il atteignit un des hommes d’une autre à la tête, en handicapa un deuxième en lui tirant dans le bras. Se plaquant le dos au mur lorsque les deux adversaires tiraient, brandissant son propre flingue quand çà cessait, le jeune homme finit par les avoir les deux restants. De deux balles chacun, histoire d’être sûr. Lorsqu’ils furent tous les trois affalés sur le sol, Adonis s’autorisa à souffler. Et bien. Le silence en devenait presque assourdissant. Combien de balles avait-il utilisé avec çà, lui, maintenant ? Trois juste avant. Deux perdues ici. Cinq autres ayant atteint leur cible. Il ne lui en restait plus que quatre, donc, s’il avait bien compté. Génial. Bon, à la limite, si la horde de gardes qui avait été envoyée se trouvait décimée rapidement, il pourrait remonter, sortir un énième bobard et se tailler juste avant que l’on ne découvre le carnage. Tout n’était peut-être pas perdu.

    Détournant son regard des corps, se demandant si cela valait vraiment la peine d’aller chercher les flingues en sachant que Drev pourrait proprement les lui piquer pour en vider les charges, Adonis revint au tournant du couloir et avisa la Combattante, qui en avait déjà terminé avec ceux qui s’étaient pointés de son côté. Combien étaient-ils encore ? Peut-être pas beaucoup, mais il suffisait qu’ils tombent tous ensemble sur les deux intrus pour que les choses puissent se corser. Et avec seulement quatre balles restantes dans son chargeur, Adonis n’était pas complètement confiant sur le coup. Quelle merde, quand même. Il fallait vraiment qu’elle choisisse ce jour précis pour venir faire des siennes, cette adorable Drev ? On se demandait. Mais passons. Avisant la Combattante, donc, le borgne prit une nouvelle fois la parole pour poser une question, qui à ses yeux, paraissait pertinente.

    - Au risque d‘attirer l‘attention de l’ensemble des courtisans de cet immeuble et de les voir tous débarquer ici en même temps, il serait peut-être temps de songer à sortir, non ?

    Même s’ils risquaient de faire la rencontre de quelques envoyés restants avant de sortir définitivement, certes.
Adonis Winchester
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Message  Invité Ven 31 Juil - 17:32

    Létale.
    C’était là le seul adjectif qui pouvait décemment décrire la danse emplie de violence qu’exécutait la jeune Combattante. Dépourvue de pitié, elle s’était jetée sur son tas d’ennemis, comme un animal vorace sur la charogne qu’on lui présentait. Car oui, ces misérables courtisans n’étaient comparable à de la charogne, livrée à la rage meurtrière de Drev. Ils ne valaient rien, mais n’étaient que l’os à ronger. Les proies, les vraies, ne se trouvaient pas là, à porté de coups. Elles se dérobaient, évitaient les affrontements directs pour prendre leur aise pendant que leur chair à canon remplissait son rôle.
    Pitoyable.

    Elle n’avait que faire de la situation d’Adonis.
    Qu’il en soit venu de l’arrière ne l’étonnait pas outre mesure, c’était même prévisible. Disons que, d’ordinaire, elle l’aurait su d’instinct et aurait continué tête baissée, sans s’en soucier : il y avait peu de chance qu’ils parviennent à la surprendre vu leur façon de débarquer. Au pire, peut-être, une balle l’aurait frôlée. Il était vrai cependant qu’elle n’avait pas vraiment tenu ce pauvre Caméléon au parfum. Enfin, pauvre… Elle le considérait plus comme un empêcheur de tourner en rond. Elle ne pouvait pas éclater des gueules sans qu’il vienne placer une remarque, un son, ne serait-ce qu’un soupir blasé qui brisait la merveilleuse symphonie dont elle était le virtuose chef d’orchestre.

    Bien vite, elle oublia Adonis, son sourire suffisant, ses insinuations douteuses et son humour à la con.
    Elle fit face à ses adversaires tout neufs, qui n’avaient encore rien de casser et leur présenta son plus beau sourire carnassier. Sourire qui se voulait déstabilisant sans pour autant tromper les pauvres victimes sur les intentions de la foudroyante panthère qui les provoquait impunément.
    Premier craquement sinistre. Les articulations des doigts du premier homme s’étaient vu brisées d’un seul mouvement, et voilà un pauvre désarmé, hurlant de douleur, des larmes de rage perlant au coin de ses paupières d’homme hideux, d’hypocrite adorateur des Autocrates. Agacée, Kate fit un brusque bon en avant, saisit la tête du toutou-à-Falconeri entre ses deux mains et d’un brusque mouvement lui brisa purement et simplement les vertèbres, le tuant sur le coup.
    Nouveau craquement : le dernier que l’homme ressentirait de tout son être.

    Elle laissa le cadavre glisser à terre sans vie et prit quelques instants pour s’amuser du contact froid du canon d’un flingue sur sa nuque.
    Le pauvre imbécile aurait dû tirer de suite.
    La fraction de seconde suivant, il recevait un coup habile à la tempe. Un second sous l’arrête du nez, afin que le cartilage arracher de force au crâne remonte jusqu’au cerveau, tuant l’homme sur le coup.

    Le dernier ne subit pas un meilleur sort, puisqu’il eut le droit à la lame de la dague de Drev plantée dans son cœur.
    Mort aussi.

    « En fait, c’est toujours mieux quand le sang coule à flot. », remarqua-t-elle.

    Sûr, les os brisés avaient de quoi écœurer toute bonne âme, mais le sang, les viscères se répandant sur un sol encore vierge avait quelque chose de plus barbare encore, de plus gore qui donnait l’impression à l’impitoyable vengeresse de répandre l’horreur avec elle, en plus de laisser une trace des plus visible de son passage.
    Après toutes ses mauvaises réflexions sur les armes, elle devait donc avouer que les lames avaient du bon, tout en dénigrant toujours autant les futiles armes à feu. D’autant plus qu’en regardant ces stupides courtisans la confortait dans son idée. En effet, si ces crétins n’avaient pas été aussi sûrs de leurs armes, jamais ils ne se seraient trouvés désœuvrés alors que la faucheuse se précipitait vers eux : il suffisait de fuir, tout simplement...

    Deux autres, encore bifurquaient.
    Le tranchant de la tague sectionna les tendons des coudes du premier. Amusée, elle pu prendre le temps de jeter un coup d’œil à sa nouvelle victime incapable d’utiliser ses bras, désormais. Puis, elle se jeta sur le second qu’elle égorgea dans les règles de l’art, laissant le sang encore chaud jaillir et tout éclabousser. Evidement, l’horreur de la scène n’était pas pour rassurer tendons-coupés qui devinait quel serait son sort.
    En effet, une seconde plus tard, Drev l’étripait, au sens propre du terme.

    Ce fut tachetée de gouttes de sang et un rictus cruel sur ses lèvres qu’elle se tourna vers Adonis, qui était encore vivant. Elle haussa un sourcil étonné devant ce fait, puis se ravisa bien vite : après tout, il n’était pas le Caméléon pour rien. Cela aurait été bien dégradant pour les Rebelles qu’il se fasse tuer par des opposants aussi minables.
    Elle lui répondit de son éternel ton froid :

    « Non. Je comptais faire un détour par l’autre sortie, histoire de vraiment faire du ménage. Mais tu n’es pas obligé de me suivre. »

    Comme s’il avait le choix.
    Si Adonis se rendait vers la sortie la plus proche, il allait encore rencontrer nombre de Courtisans armés et sur le pied de guerre. Or, il ne lui restait plus beaucoup de munitions et il avait peu de chances de se trouver un alibi qui tienne la route. Il se ferait bêtement et simplement tirer comme un lapin.

    Elle constata avec satisfaction que sa veste était intacte.
    Finalement, le borgne avait une utilité, en tant que porte manteaux. Vous devez-vous demander pourquoi Drev se souciait-elle de tels détails matériels, alors que rien de ce genre ne semblait importer à ses yeux, d’habitude ?
    La raison était pourtant simple, une fois hors des souterrains, il faudrait filer sans faire trop de dégâts, aussi discrètement que possible. Ce qui était tout à fait impossible couverte de sang comme elle commençait à l’être. Sur le bout de ses mitaines perlaient quelques gouttes écarlates et quelques traces maculaient son visage blafard. Il faudrait qu’elle corrige ça. Miraculeusement, ses cheveux attachés ressortaient intacts de l’affrontement. Cela ne durerait certainement pas, pourtant : elle n’avait pas eu le temps de les tresser avec les conneries d’Adonis.
    Quoi qu’il en soit, lâcher ou abîmer cette veste aurait purement et simplement guidé Adonis vers la mort.
    Autant dire qu’il avait bien fait de ne pas céder à quelques pulsions vengeresses.


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