Chocolat chaud et sucette à l'ananas =3 [PV Galvy]

**Cain Everfield** Sam 29 Aoû - 9:55

Ah, le travail de bureau. Si Cain n'aimait pas une chose en tant que Mac, c'était bien ça. Mainte fois il avait songé à engager quelqu'un pour le faire à sa place, mais jamais il n'avait eut l'occasion de mettre cette idée en pratique. Il s'était aussi aperçut qu'on était jamais mieux servi que par soi-même dans le domaine du travail, aussi avait-il préféré le faire par lui-même. Cela n'empêchait pas qu'il détestait cela. Ce qu'il aimait le moins ? L'absence de la foule, du bruit auquel il était habitué et surtout ne pas pouvoir parler avec tout le monde. Oui, Cain était quelqu'un de très social, et quelques heures sans conversations étaient pour lui presque des heures de supplice. Bon, j'exagère un peu, mais il était vrai que le Mac aimait particulièrement les contacts humains et que, s'il restait tout seul trop longtemps, il déprimait très vite. Enfin. Toujours est-il que, ce matin là, en se levant, jamais il ne se serait imaginé passer sa journée enfermé avec pour seule compagnie un peu trop de paperasse. Il faut dire qu'il n'avait pas été très malin sur le coup, et à force de reporter un peu de documents pendant deux mois, il finissait avec TROP de documents. Oh, ce n'était pas non plus comme s'il avait une pile astronomique de feuilles, ni comme si il avait beaucoup de documents à remplir en tant que Mac, mais le peu qu'il avait suffisait à le démoraliser complètement. Enfin. Le charmant blondinet regrettait d'être passé au bureau " au cas où" cet après-midi là.

En effet, il s'était dit que cela faisait un petit moment qu'il n'y était plus passé et qu'il était peut-être temps de s'y mettre. Aussi s'y était-il dirigé vers les bureaux courtisans sans grande conviction, après s'être vêtu d'une chemise noire à fine rayures verticales d'un gris tellement foncé qu'on avait du mal à les voir au premier coup d'oeil et d'un jeans foncé, laissant de façon aussi charmante que négligé le bouton de son col ouvert. Et puis, quand il était arrivé, il s'était rendu compte qu'il avait trop de boulot et que, si on se rendait compte qu'il ne travaillait pas dans son bureau, il risquait fort de se faire taper sur les doigts. Il s'était donc attelé à son travail, démotivé d'avance. Lister les demoiselles qu'il avait ramené était d'un barbant... Heureusement, il avait une consolation : sur son bureau très bien rangé, il avait mis une petite boîte pleine de sucettes. Il les avait quelque peu oubliées (il faut dire qu'il n'allait pas très souvent dans son bureau, préférant écumer les soirées mondaines) mais il était content de les voir. Avec un accès de joie incontrôlable et un peu stupide au fond, il se saisit d'une sucette à l'ananas. Oui, il était content avec son bonbon, mais sa joie ne dura guère, et vite il recommença à s'ennuyer. Il était fort tenté de mettre un panneau " Au secours, besoin urgent de vie sociale " sur l'une des vitres qui le séparait des autres bureau mais ce ne fut que lorsqu'il se surprit à faire un avion en papier (avec une feuille blanche, bien entendu, il n'allait pas abîmer ses précieux document) que Cain se rendit compte à quel point sa situation était critique.

Après avoir mis son avion dans la poubelle, il se leva et décida d'aller chercher quelque chose à boire à la machine à café la plus proche. Comme un gamin avec sa sucette dans la bouche, il se dirigea donc vers ladite machine. Et, renforçant encore l'impression enfantine qu'il donnait généralement sans même le vouloir, il préféra un bon chocolat chaud bien réconfortant à un café ou un thé. Sans hésitation, donc, il mit l'argent nécessaire pour payer sa boisson et appuya sur le bouton. Il n'avait plus qu'à attendre que le gobelet soit rempli, et, pour cela, il pouvait compter sur sa sucette pour le faire un tant soit peu patienter. Il n'avait qu'une envie, que quelqu'un vienne tromper sa solitude et le sauver de l'effroyable attaque des documents qu'il lui restait à remplir ou à lire.

**Galvane Ivanov** Dim 30 Aoû - 16:21

La vache. Cette fois, il était allé fort sur la dose. Il inspira profondément pour inhaler les derniers cristaux de la poudre blanche et secoua la tête. Les effets de la cocaïne se faisaient déjà sentir alors qu’il avait sniffé le nirvana il y avait à peine une minute. Il passa le revers de sa main sur son front frais et, la tête en arrière, aspira une looongue bouffée d’air polaire, propre à la salle de stockage déserte. Décidément, il arriverait toujours à se tailler la part du chef dans les stocks des Courtisans si on lui laissait aussi inconsidérément la clef du local et de chaque merveilleux petit tiroir. Sa gorge gonflée pulsait sous l’effet de la drogue, et, dans un petit gazouillis rieur, il sentit l’euphorie danser dans son ventre, aussi lourde qu’une angoisse, et grimper dans sa trachée avec ses longs ongles effilés, prête à exploser sur sa langue, prête à le faire crier de joie, esquisser un pas de valse, glousser comme une fillette, embrasser quiconque se trouvait sur son passage. Mmmh, mmmh… c’était de la bonne, de la pure. Fermant les yeux, il laissa retomber sa tête qui dodelina un instant avant de reprendre sa position naturelle. De la cocaïne forte, fulgurante, même ! Un vrai petit chef d’œuvre addictif…il faudrait retrouver ce stock…le numéro du tiroir, quoi. Histoire de…

Il avait perdu le fil de ses idées. Dieu qu’il avait soif ; même ! Il se desséchait ! Il remisa la poudre d’un geste maladroit et impatient, dans le petit sachet, puis le petit sachet dans la boîte, puis la boîte dans le tiroir, puis il sortit en trombe, de cette course un peu branlante qu’ont les grands pressés ou les gens ivres, fermant au passage la porte en la poussant de toutes ses forces. Il connaissait le sentiment, et pourtant, il en redécouvrait toujours la saveur : les pensées qui s’échappent comme des volutes de fumée, la douceur de l’air sur sa peau, cette impression de toute-puissance totalement contrefaite, toute puissance physique, psychique, culturelle, sexuelle… A qui avait inventé la coc, un baiser ! Mieux, une baise ! Que ses descendants soient bénis, adorés, caressés ! Il retint un rire joyeux dans la cage d’escalier, écrasa la main sur le bouton de l’ascenseur, s’y engouffra en coup de vent et rencontra son reflet pâle dans la haute glace du fond.

Approchant à pas mesurés, il plaqua ses mains à la glace, croisa son regard. Sombre et gris, il s’égayait d’un noir de jais dilaté, d’un sombre et immense gouffre qui lui donnait la chair de poule et en lequel résidaient ses pupilles. Ses cheveux si particuliers retombaient autour de son visage, légèrement désordonnés, souplement indociles ; et sa bouche tremblante, humide, ses joues moites, émaciées, ses épaules tremblotantes d’un rire muet, trahissaient sa soudaine frénésie. Il eut un rictus charmeur, passa son pouce sur le menton du Galvane du miroir. Se penchant en avant, il embrassa sa bouche violemment, plaquant sa bouche sur le mur froid, fit crisser ses dents sur la matière, embrassa une nouvelle fois. Puis, soudain épuisé par ce bécotage passionné, il se laissa glisser sur le sol en riant bas ; c’est vrai qu’il était beau, il comprenait pourquoi la petite Charlie ne pouvait plus se passer de lui. C’est vrai, quoi, il la sautait comme personne depuis au moins deux jours, deux jours presque non-stop de stupide baise avec cette allumeuse bleue. Elle était bleue, et puis belle à souhait. Il jeta un œil rêveur à la caméra qui dardait son œil vitré sur lui, et lui envoya un baiser du bout de sa main paresseuse. Oui, elle était magnifique, et puis chiante… une pièce de maître. Tiens ! Il avait envie de sauter quelqu’un !

Le piaillement caractéristique de l’ascenseur retentit et il sortit de la cage avec un dernier au revoir pour la jolie caméra cylindrique ; fonçant vers la machine à boissons du 4ième étage, il haletait, un sourire mauvais plaqué sur le lèvre, le pas rude et bestial, rôdant durement dans les couloirs à la recherche d’une proie ludique pour ses exploits, parce qu’il était le meilleur et il allait lui donner l’orgasme de sa vie. Oh oui mais il faudrait séduire séduire séduire. Charlie l’avait séduit – quel idiot, pour l’amour du ciel, il avait suivi sa petite croupe ondulante pendant 48 heures et… STOP. La machine ! Il freinant, les pieds plantés dans le sol, mais trop tard ; le chocolat de Caïn éclata comme un ébouillantement jouissif sur son bras et son buste, éclaboussant au passage le magnifique t-shirt et sa magnifique chemise ouverte qu’il avait revêtu ce matin auprès de la magnifique Charlie. Il cligna des yeux et laissa échapper un cri de surprise, à retardement – dû entre autre à la douleur de la brûlure. Oh ! Putain ! Mais c’était douloureux !

Clignant des yeux, il darda son regard dans les yeux bleus de la tafiole service des putes, et sa bouche se tordit en grand sourire satisfait. Certes, douloureux, mais il avait la proie.

**Cain Everfield** Dim 30 Aoû - 19:57

Caïn attendait donc, cherchant par la même occasion des solutions pour pallier au manque de vie sociale dont il souffrait dès qu'il se mettait derrière un bureau. Il pouvait peut-être enregistrer la voix de quelqu'un... Oui, demander à quelqu'un de causer et de laisser du vide entre temps pour laisser le temps au blondinet, seul dans son bureau, de répondre. Un instant, il s'imagina demander ça à son supérieur qui le fascinait tant. Ouh, en effet, ce serait très plaisant d'avoir une " conversation" avec lui... Mais non. D'abord parce que la personne à qui il demanderait ça risquait de le prendre pour un fou- et ce ne serait pas si faux que ça en cette situation, il en convenait- mais aussi et surtout parce que ce ne serait jamais pareil qu'une vraie conversation. Il n'aurait pas la personne face à lui comme il aimait tant parler aux gens. Il n'aurait pas le loisir d'observer son interlocuteur, de tenter de deviner pensées et sentiments à travers le regard et le gestuel, il ne pourrait pas avoir une conversation réelle puisque tout serait prédéfini... Bref, ce n'était pas la bonne solution. Dommage, avoir un enregistrement de la voix de son Chef aurait été très plaisant... Bah, il pouvait toujours se débrouiller pour en avoir un... Par exemple, en faisant comme s'il interviewait les Courtisans ou un truc du genre... Enfin, ce n'était pas grave. Il se saisit de son chocolat fin prêt quand lui vint une autre idée. Et s'il engageait carrément quelqu'un pour converser gentiment avec lui ? Malheureusement, il n'eut pas le temps de se demander si cette idée était du domaine du possible, car déjà on lui fonçait dessus.

Il eut de la chance, en fait. Certes, lui aussi connu le choc de la brûlure sur son bras droit, qui tenait son gobelet. Il dû toutefois s'empêcher d'hurler en serrant les dents, sinon, il pouvait être sûr de perdre lamentablement sa sucrerie. Ensuite seulement il se rendit compte du critique de la situation : la manche de sa chemise ! Pleine de chocolat ! Il la regarda un petit instant choqué, les yeux grands ouverts sur les tâches immondes. C'est après ce choc seulement qu'il réalisa que c'était quelqu'un qui l'avait percuté. Il leva les yeux vers la personne en question, les dents toujours serrées sur sa sucette pour être sûr de ne pas la perdre. Galvane. Il le connaissait, du moins, un peu. Ce n'était pas son plus grand ami, certes, mais Cain aimait bien bavarder avec un peu tout le monde. Il ne s'attendait néanmoins pas à ce que le drogué lui fonce dedans, aussi le regarda-t-il avec une expression de surprise évidente avant de se reprendre pour de bon. Il était content, dans le fond. Il allait enfin pouvoir discuter avec quelqu'un... Si Galvy lui en laissait le temps, mais ça, comme il ne connaissait rien des projets de l'homme qui lui faisait face, il ne pouvait pas le deviner. Il saisit donc sa sucette dans sa main gauche - c'était plus commode pour parler que de la garder dans la bouche - et commença à faire un grand sourire, candide à souhait, à l'autre homme. Mais son sourire s'effaça bien vite. Quand il se souvint du cri qu'il avait entendu sans y faire attention.

Ses yeux se posèrent vivement sur les tâches qui ornaient les vêtements de Galvane. Il l'avait éclaboussé ! Quel idiot il faisait ! Sans réfléchir davantage, il balança son gobelet pourtant encore à moitié plein dans la poubelle et fit un sourire désolé à Galvy. Enfin, Cain finit par prendre la parole, le ton laissant légèrement deviner son effarement.

" Oh, désolé, je t'ai éclaboussé ! Ca va aller ? "

Oui Cain, oui, c'est bien gentil de t'excuser, mais c'est oublier que c'est l'homme pour lequel tu t'inquiétais qui t'avais foncé dedans, et non l'inverse ! Enfin, on ne se refait pas, hein. Pour l'heure, il était presque prêt à arracher les vêtements tâchés de Galvane... Tout comme sa propre chemise, d'ailleurs. Ah, maniaquerie quand tu nous tiens... Enfin, dans son état actuel, il ne fait aucun doute que l'idée aurait plut à l'homme le plus drogué de tout Moscou, n'est-ce pas ?

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